Pas besoin de gendarmes en haute montagne

Pas besoin de gendarmes en haute montagne

En France, il existe ce qu'on pourrait appeler des règles de vie ou une charte des montagnards. Je ne l'ai jamais vue écrite, elle se transmet oralement et elle est très respectée, spécialement en haute montagne. 

1 – En groupe, on marche toujours au pas du plus lent.

Si on applique cela d'une façon plus générale, ça nous parle de la cohésion d'un groupe. Personne n'est abandonné sur le côté ou laissé à la traîne. On part ensemble, et on arrive ensemble. Si certains marchent plus vite et s'ennuient, ils peuvent prendre un peu d'avance, mais ils attendent toujours les autres un peu plus loin, un peu plus haut. Celui qui a des difficultés ne se retrouve jamais seul, il a toujours quelqu'un à ses côtés.

2 - On se salue et on se respecte

Quand on se croise en marchant, on se salue. C'est ainsi que quand un groupe croise un autre groupe on entend toute une série de « bonjour » amicaux.

Normalement dans un refuge on se respecte, mais là c'est quelque fois un peu plus difficile quand il faut caler les horaires. Quand un groupe se met à faire bruyamment la cuisine au moment où un autre groupe voudrait dormir car il se lève tôt le lendemain, ça peut effectivement créer quelques tensions ! Il vaut mieux alors bivouaquer un peu à l'écart.

3 – On s'entraide dans la difficulté

Si quelqu'un est en difficulté on lui tendra toujours la main. On ne passera pas son chemin comme si on ne l'avait pas vu. Cette solidarité joue quasi naturellement en haute montagne, un peu comme dans beaucoup de disciplines sportives. Dans mon souvenir, je n'ai jamais entendu de gens s'insulter ou se disputer en grimpant, je dirais même qu'au milieu de paysages magnifiques ça semblerait vraiment incongru.

4 – Les petits refuges de haute montagne sont accueillants

Quand on passe la nuit dans un petit refuge non gardé, comme il en existe un peu partout dans les Pyrénées, on trouve toujours l'endroit propre et quelque chose à manger sur une étagère. L'endroit n'est pas luxueux, ni même confortable, mais il ne sert pas de lieu d'aisance. Quand on en repart on laisse aussi quelque chose à manger pour les suivants. C'est ainsi que celui qui est surpris par le mauvais temps, ou qui s'est perdu et n'a pas pu redescendre avant la nuit, trouvera toujours un abri sur sa route.

5 – On ne laisse jamais de déchets derrière soi.

Les montagnards, surtout les vacanciers, ne sont sans doute pas tous des écologistes convaincus, mais nos montagnes françaises sont propres. Chacun ramasse ses déchets personnels, et y rajoute même ceux qui auraient pu être oubliés par mégarde. Je n'ai pas fait de montagne dans d'autres pays, donc je ne saurais affirmer que tous respectent cela. Je sais même pour l'avoir entendu et vu en photos que l'Himalaya est une gigantesque poubelle. La faute paraît-il aux conditions climatiques extrêmes.

 

Donc si je résume, d'une façon habituelle il n'y a pas besoin de faire le gendarme en montagne. Cette espèce de discipline implicite est presque respectée à 100 %, et le plus étonnant, sans effort particulier.

Nous pouvons en tirer des interpellations pour notre vie avec Dieu et avec les autres :

- accompagner et encourager celui qui a des difficultés

- se saluer et se respecter mutuellement

- s'entraider dans la difficulté

- être au bénéfice des autres

- respecter l'environnement

 

Et, par la grâce de Dieu et en y mettant de la bonne volonté, ça peut même devenir notre mode de vie !

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Retranscrit par les mains d’Elisabeth, ce récit rend la vie des siens dynamique et pétillante. Il nous fait passer des rires aux larmes, des concepts les plus rudimentaires à la philosophie de la vie...

L’ouvrage pourrait s’intituler carpe diem tant Elisabeth, malgré les difficultés traversées et communes à beaucoup d’entre nous, a su puiser de l’espoir dans sa foi, son goût de vivre et ses amis.

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1 commentaire
  • Eveline Simonnet Bénévole du Top Il y a 7 années, 5 mois

    C'est beau ce respect et cette discipline des "montagnards" ! je l'ai observé moi aussi lorsque je faisais de la marche en montagne. Mais pourquoi ne retrouve-t-on pas ce comportement partout...? L'accompagnement est donc bien nécessaire dans les conditions difficiles ! toutes ces qualités de respect, d'entraide, de partage, sont indispensables partout, et sont des signes de coeurs bien habités. Merci aux montagnards de donner cet exemple ! Puisse-t-il être suivi partout.