Le livre d'Esther

Le livre d'Esther
Etude de trois personnages principaux : Esther, Mardochée et Assuérus

1 Le salut d'un peuple

Le livre d'Esther est bien plus qu'un simple récit historique, plein d'humour, et écrit de manière plaisante. Bien que le nom de l’Éternel n'y soit jamais prononcé, il réserve à l'homme attentif une somme phénoménale d'enseignements pratiques, utiles dans la plupart des situations que traverse le chrétien moderne.

Dans ce récit, le peuple juif, le peuple de Dieu, va affronter une tentative de destruction en règle, programmée, réfléchie, financée, et même autorisée par la plus haute autorité du pays : le roi Assuérus.
Le peuple de Dieu a été exilé, et vit les conséquences de la déportation de ses ancêtres. Avec le temps, les hébreux se sont adaptés à cette vie au milieu d'un peuple polythéiste et guerrier. Ils ont cependant conservé certaines de leurs traditions, liées à la pensée qu'ils appartiennent à l’Éternel. Ils vivent pourtant dans la soumission aux autorités de ce monde païen, et ne peuvent pratiquer leur religion qu'avec discrétion.

C'est dans ce contexte, somme toute banal, de la vie d'un peuple étranger qui s'est établi, intégré dans une société qui n'est pas celle de ses origines, qu'un personnage va faire son apparition. En effet, le récit introduit subitement Haman dans les sphères supérieures du royaume (Esther 3:1). Il est intéressant de noter ici quelle est l'origine de ce personnage qui va créer tant de problèmes au peuple de Dieu. Le livre d'Esther précise qu'Haman était Agaguite, c'est à dire descendant du roi Agag, un ancien roi Amalécite. Ce détail n'est pas sans importance. En effet, le livre de Samuel nous rapporte (I Samuel 15) comment Dieu ordonna un jour au roi Saül, d'aller faire la guerre à ce peuple, ennemi des juifs, et de les détruire (les dévouer par interdit). Le roi Saül et ses soldats exterminèrent tout ce « qui était méprisable et sans valeur », mais il épargnèrent Agag, ainsi que les « meilleurs animaux du butin » (I Samuel 15:7-9).
Bien longtemps après, le péché de Saül et sa cupidité resurgissent dans la personne d'Haman, l'ennemi des juifs (Esther 3:11). Les conséquences du péché peuvent parfois aller bien au delà de ce que nous pouvons penser.

Aucune désobéissance n'est sans importance, aucune rébellion sans conséquence. Même lorsque nous ne comprenons pas le pourquoi des ordres du Seigneur, notre obéissance doit être immédiate et totale, car nos enfants pourraient bien supporter les effets de nos inconséquences (Jérémie 31:29). Ainsi, Haman, élevé en dignité par Assuérus, ne tarda pas à montrer quelle était sa véritable personnalité. La destruction du peuple auquel appartenait Mardochée devint son unique préoccupation (Esther 3:6).

Haman est un croyant. Il croit que des dieux dirigent les circonstances, et que leur volonté se révèle dans le hasard, le sort. C'est pour cette raison qu'il tire au sort pour connaître quel jour de quel mois il mettra à exécution sa sinistre volonté de destruction du peuple de Dieu. C'est durant le premier mois de la douzième année du règne d'Assuérus (Esther 3:7) qu'on tira au sort pour connaître la date de programmation de ce gigantesque assassinat. Ce ne furent pas les dieux d'Haman qui décidèrent de cette date, mais bien l’Éternel. En effet, la date qui fut choisie se situe onze mois plus tard, à la fin de l'année. L’Éternel se donnait ainsi le temps d'organiser la défense de son peuple. Dieu se rit des intentions des ennemis de son peuple. Dieu se rit des mauvaises intentions dirigées contre toi, car tu es son peuple chéri. Contre toute attente, c'est lui seul qui dirige tout, et rien n'échappe à son contrôle. Il est le maître absolu de chaque détail de la vie de tous ses bien aimés.

L'effroyable nouvelle se répand par tout le pays, pendant qu'Haman se réjouit, sûr qu'il va réussir dans ses funestes desseins. L'effet qu'elle produit chez les juifs est comparable à celui que l'on constate chez les chrétiens d'aujourd'hui lorsque leur arrive la nouvelle d'une maladie, ou d'une tribulation : des pleurs et des prières. Alors que jusqu'ici, rien ne nous a été dit sur la piété de ce peuple, le voilà qui se rappelle, devant la menace d'une grande difficulté, que Dieu existe, et qu'il peut être salutaire de l'invoquer. Chacun de nous peut se trouver un jour dans cette situation. Ta relation avec Jésus peut avoir pris un peu de distance. Mais, devant la difficulté, tu dois savoir mon ami, que l'accès au trône est ouvert par la prière.

Repentance, humiliation et prière sont la voie choisie par les juifs déportés de Perse pour obtenir la délivrance de la destruction. C'est aussi celle qui est ouverte pour toi, pour obtenir la victoire sur toutes tes difficultés, dans n'importe quel domaine.

Après avoir prié, le peuple juif déporté en Perse n'a pas vu de modification notable de sa situation. Les décrets du roi qui les condamnaient à mort sont toujours en vigueur. Haman, l'instigateur est toujours un premier ministre puissant. Rien ne laisse penser, à vues humaines, que le peuple de Dieu puisse échapper à la destruction. Pourtant, les cris et les pleurs ont cessé. Le temps est maintenant venu de passer à l'action. Le temps est maintenant venu pour Esther de dénoncer l'ennemi au roi, pour obtenir l'annulation de ses décisions assassines. C'est exactement ce qu'elle fait lors du second banquet qu'elle organise (Esther 7:6). « L'adversaire, l'ennemi, c'est Haman, ce méchant homme ».

Il est important de savoir discerner qui est notre ennemi avec précision. Il nous est important également de savoir que les paroles qui sortent de notre bouche ont une grande importance devant Dieu. Devant la révélation du complot programmé par Haman, le roi prend fait et cause pour celle qu'il aime : Esther. Haman l'agagite sera pendu à la potence qu'il avait préparée pour Mardochée, l'homme de Dieu. C'est l'image de la croix préparée pour Jésus le Christ, et par laquelle Satan perd sa puissance et sa position.

Voici donc qu'en un seul jour l'auteur de la conspiration mortelle est détruit, anéanti, disparu. Pourtant ses consignes restent en vigueur, son terrible projet est toujours programmé. Les décisions qu'il a prises et signées avec le sceau du roi sont toujours valables. Il a décidé que le peuple de Dieu serait détruit le treizième jour du douzième mois. Rien ne semble pouvoir arrêter cette page d'histoire scellée par la plus haute autorité du royaume. En effet, rien, ni personne, ne peut annuler une décision royale. En aucune circonstance. C'est même impossible pour le roi. Il nous apparaît donc que malgré toute l'énergie qu'ont déployé Mardochée et Esther, le peuple est condamné à subir la loi d'ennemi.

C'est précisément ce que le diable veut faire croire aux chrétiens. Il s'emploie, malgré la défaite de la croix, à nous faire croire que la partie est perdue d'avance pour nous, qu'il a tout prévu, tout bordé. Le plus grave, c'est que bien souvent, il y arrive. On peut entendre fréquemment des chrétiens confesser qu'ils sont dans l'impossibilité de résister à la tentation, que leurs anciennes habitudes sont trop fortes, que Dieu ne peut guérir telle ou telle maladie, ou telle infirmité. Même certains pasteurs avouent que les temps que nous vivons sont durs, que cela explique le petit nombre de conversions, et que certaines églises se vident dès qu'il fait beau. Tous confessent ainsi que l'ennemi a finalement gagné.

Mais qu'en est-il exactement ? La reine Esther s'est-elle contentée de la mort d'Haman, ou a-t-elle poursuivi son offensive ? Poser cette question, c'est aussi, un peu, y répondre. Jamais la reine Esther ne pourra se satisfaire de cette demi victoire qui pourrait bien se terminer en défaite complète. De nouveau, elle se présente devant le roi (Esther 8:3). De nouveau, elle obtient sa faveur, et également une lourde responsabilité : « Vous, maintenant, écrivez au nom du roi, ce qui vous paraîtra le plus favorable aux juifs ».

Il est impossible pour Mardochée et Esther d'écrire simplement que le précédent édit du roi est abrogé. C'est « inconstitutionnel ». Les héros du livre d'Esther vont donc devoir trouver une parade intelligente pour annuler les directives d'Haman. La solution mise en place fut celle-ci : « Le roi autorisait les juifs à se rassembler pour défendre leur vie » (Esther 8:11). Dans le contexte historique, il était impossible d'imaginer un peuple de déportés autorisé à s'organiser, à s'armer, pour lutter contre les notables autochtones. C'est pourtant ce qu'a permis le roi Assuérus.

C'est également ce que nous devons faire. Depuis la défaite de Satan à la croix, le Saint Esprit est répandu dans les croyants avec puissance, afin qu'ils puissent s'unir, et vaincre l'ennemi, grâce aux armes spirituelles mises à leur disposition. Bien sûr, le diable reste le prince de la puissance de l'air, le prince de ce monde. Bien sûr il dispose d'un réseau de démons fidèles, méchants, puissants et rusés. Mais nous avons avec nous le roi des rois. Nous avons le droit de nous rassembler pour combattre. Nous possédons les armes de l'Esprit devant lesquelles personne ne peut résister.

Cette déclaration a eu deux effets premiers (Esther 8:17). D'abord le peuple juif fut en liesse, et j'espère que vous partagez cette joie que provoque l'espoir immense de la victoire. Deuxièmement, les non juifs se sont convertis, car l'Esprit de Dieu agissait en remplissant d'effroi tout ceux qui désiraient s'opposer au peuple de Dieu.

Lorsque le jour de l'affrontement arriva, contre toute attente, les juifs remportèrent une éclatante victoire sur leurs ennemis (Esther 9:1), une victoire totale, complète, parfaite. Aujourd'hui, chaque enfant de Dieu qui a besoin et désire une victoire complète sur les œuvres du diable dans sa vie, et dans celle de ses proches, peut combattre avec assurance au nom de l’Éternel. Les blessures de l'âme, les blessures du corps, les blessures de l'esprit peuvent être balayées par les armes toutes puissantes du saint Esprit que Dieu a déposées dans nos cœurs. La victoire est assurée. Elle sera complète et définitive pour tout chrétien qui restera, avec ses frères, fidèlement sous l'autorité du roi tout puissant, les armes à la main. Alors restons fermes en lui, et ayons bon courage.


2 Mardochée le croyant

Le personnage de Mardochée, représente, dans le livre d'Esther, un modèle, un type du chrétien moderne. Il est tout à fait remarquable de suivre les modifications de son comportement lorsqu'il se trouve surpris par la grande épreuve qui va bouleverser sa vie.

Mardochée avant l'épreuve

Mardochée est un étranger qui vit à Suse, l'une des capitales de l'empire perse, parce que ses ancêtres ont été emmenés en captivité. Bien que faisant partie du peuple des déportés, Mardochée jouit d'une certaine liberté de culte. Cette situation semble d'ailleurs lui convenir parfaitement, puisqu'il n'a pas saisi l'occasion offerte aux volontaires du peuple juif, par Cyrus, empereur de Perse, de retourner à Jérusalem, quelques années plus tôt (Esdras 1:1/4). Beaucoup de nous se sentent, comme lui, étrangers dans ce monde, mais se contentent de leur relative proximité d'avec Dieu dans leur église locale, et n'éprouvent pas le besoin de « monter à Jérusalem », c'est à dire de s'approcher plus près de la personne du Père.

Mardochée est l'image du chrétien moderne. Il habite au milieu des païens, et travaille avec eux (Esther : 2/19). C'est un homme de bien, un brave homme. Il a adopté sa cousine Hadassa (Esther), devenue orpheline. Nous pouvons constater qu'il a, à son égard, toutes les attentions d'un père aimant. Mardochée présente ainsi les caractéristiques, le caractère du croyant. Bien sûr, il accepte que la pratique de sa religion se fasse avec une certaine discrétion, mais rien ne nous permet de douter de sa foi dans le Dieu d'Israël. Mais lorsqu'Esther se retrouve en position de devenir reine, Mardochée lui interdit de faire connaître son origine ni sa religion (Esther 2:10). Il pense que vraisemblablement, ces informations sont de nature à desservir l'ascension sociale d'Esther.

Le texte nous raconte également que dans le cadre de ses fonctions, Mardochée montra beaucoup de zèle pour la défense du Roi (Esther 2:21/22). Ce jour là, il surprend une conspiration contre le Roi. Deux de ses sujets consacrés (des eunuques) se sont emportés. La colère les a poussés à mettre au point un attentat contre le souverain. L'homme de bien qu'est Mardochée ne peut laisser aller à son terme une telle action. Devant l'imminence de la menace, il se confie à Esther, l'épouse, qui en parle à son mari : le Roi.

Cet épisode nous permet aussi de remarquer que Mardochée ne fait pas cas de sa situation personnelle. Il n'hésite pas à dénoncer les rebelles, sans crainte du risque de vengeance qu'il prend. Et lorsque, ensuite, le Roi Assuérus oublie de lui témoigner sa reconnaissance, il ne se manifeste absolument pas, mais retourne humblement à son poste de travail.
Il est vraisemblable qu'un certain nombre d'entre nous peuvent se retrouver dans le personnage de Mardochée. Un homme ou une femme de bien, qui montre que sa vie est basée sur des valeurs de droiture, de dévouement, de sérieux et de loyauté. Un chrétien ou une chrétienne dont la foi est certaine, même si l'exercice de cette foi se fait dans une certaine discrétion. Un chrétien ou une chrétienne, pour qui cependant la proximité avec Dieu n'est pas le premier des objectifs dans la vie, mais qui sait se préserver du paganisme qui l'entoure.

Mardochée pendant l'épreuve

Comme il est étonnant de voir ce personnage discret et humble se rebeller lorsqu'il s'agit de se courber devant Haman, le second personnage du royaume. Il n'hésite pas, dans cette situation, à braver l'ordre des autorités (Esther 3:2). Être humble ne veut certainement pas dire que nous devons nous incliner, nous effacer devant tout le monde. Mardochée montre ainsi que si sa vie religieuse est discrète, son respect pour Dieu est au dessus de tout. En cette occasion, Mardochée ose affirmer qu'il ne se prosterne et ne se prosternera pas devant l'ennemi héréditaire du peuple de Dieu.

Tant que Mardochée avait vécu sa vie spirituelle sans faire de bruit, sa position semblait relativement confortable. Le fils de la déportation avait une vie sociale qui lui procurait une certaine aisance, un certain bien vivre. Les choses ont pris un autre tournant lorsqu'il a montré publiquement son attachement à la personne du grand Roi, son véritable maître. Haman, fou de rage devant la résistance passive que lui oppose Mardochée, décide de se débarrasser définitivement de lui. Bien plus, il a compris que l'attitude de Mardochée est en relation étroite avec sa foi, sa religion. Sa décision est donc prise. Non seulement il fera exécuter Mardochée, mais il se débarrassera également de tout ce peuple (Esther 3:6).

Mes chers amis, il n'y a rien d'étonnant à cela. En effet, Jésus nous a avertis (Matthieu 10:22) que nous serions haïs de tous à cause de son nom. C'est le prix à payer pour celui qui refuse la pression de l'ennemi sur sa vie. Mais la suite du livre d'Esther nous montre que, loin d'être la fin du croyant, l'épreuve de la haine de l'ennemi est le point d'appui pour un renouveau spirituel extraordinaire.

Lorsqu'ils apprennent qu'ils sont condamnés à mort, Mardochée et ses coreligionnaires se réfugient dans le jeûne et la prière (Esther 4:3). Ils pleurent et se lamentent, mais nous pouvons remarquer qu'aucun d'eux ne se révolte. Mon frère, ma sœur, si tu traverses des moments difficiles, si l'ennemi te crible, sache qu'il n'y a aucune honte à pleurer, et à se lamenter devant Dieu. Aucune personne raisonnable n'éprouve de la joie en face de l'épreuve. Pleurer, et même avoir peur, sont tout à fait légitimes, dans certaines circonstances. Mais cet abattement, cette angoisse trouvent leur fin dans le jeûne et la prière. Lorsqu'il peut enfin échanger avec Esther, Mardochée reprend ses habits, et ensemble, ils supplient le Père céleste d'agir. Et même si Esther est consciente des difficultés, Mardochée pourra affirmer avec foi : « ... le soulagement et la libération des juifs surgiront d'un autre côté ... » (Esther 4:14)

Mardochée après l'épreuve

Le jeûne, la prière, et la solidarité de l'épouse ont parfaitement atteint leur but. En ces jours anciens, tout comme aujourd'hui, Dieu honore la foi de ses enfants qui poussent vers lui des cris de détresse. L'ennemi qui se croyait vainqueur est finalement abattu, détruit. Il n'y a plus aucun obstacle entre le Roi et Mardochée. Ainsi lorsqu'ils se rencontrent pour la première fois, le Roi offre à l'homme de Dieu le symbole de la puissance royale : son sceau (Esther 8:2). Depuis que Jésus Christ a vaincu Satan à la croix du calvaire, chacun de ses enfants a reçu l'autorité royale. Aucun chrétien ne doit rester dans la soumission à la volonté de l'ennemi dans sa vie. Aucun chrétien ne doit accepter le plan que l'ennemi manigance pour l'éloigner de la bénédiction de Dieu.

A ce point du récit, il nous faut constater que, malgré l'instauration de bonnes relations entre le Roi et Mardochée, l'édit royal autorisant l'attaque du peuple de Dieu par les disciples de Haman, est toujours valable. Mardochée a bien reçu les pleins pouvoirs, mais le peuple est toujours condamné à mort par la rage de l'ennemi. C'est bien ce qui se passe encore aujourd'hui. Je n'ai jamais rencontré de chrétien désirant servir Dieu de tout son cœur, qui n'ait eu, à un moment ou à un autre, à se confronter aux attaques de l'ennemi.

Tout comme le fit Mardochée au temps d'Esther, c'est au chrétien qu'il appartient maintenant d'écrire, au nom du Roi, une lettre qui autorisera les chrétiens à se défendre contre leurs ennemis. Cette lettre scellée du sceau du Roi (le sang de Jésus) a une parfaite autorité dans tout le royaume. Tout comme dans ce récit, chacun de nous doit affirmer, au nom du Roi Jésus Christ, que nous avons le droit de défendre notre vie spirituelle, notre santé, notre vie affective, notre vie familiale, notre vie professionnelle, nos biens, nos pensées, notre destinée divine. Ceci étant fait, Dieu fera le reste (Esther 9:1), et nous serons vainqueurs, par sa grâce et par sa force.

L'épreuve a rendu Mardochée plus fort. Il est passé de la soumission à l'ordre établi par l'ennemi, à une victoire éclatante sur cet ennemi, d'une position humble à un poste de responsabilités (qu'il conviendra d'assumer avec humilité). Sa relation avec le Roi, et avec l'épouse a été bouleversée en profondeur. Il a trouvé, au travers de ces difficultés, le Dieu qui transforme les évènements et les vies de ceux qui se confient entièrement à Lui.


3 Assuérus le roi

Le personnage d'Assuérus, roi des Mèdes et des Perses, que nous présente le livre d'Esther, est un personnage complexe. Il serait assez difficile de faire de lui un type du roi des rois, car Assuérus ne montre pas les qualités parfaites que possède notre Dieu. Il est cependant possible de trouver dans ce récit certaines caractéristiques du roi des rois.

Le roi Assuérus nous est tout d'abord présenté (Esther 1:1-4) comme un roi d'une extraordinaire puissance. Il règne sur des peuples divers, et son royaume est plus vaste qu'aucun royaume avant lui. Le texte débute avec le récit d'un festin incroyable qui a pour but de réunir tout ce que le royaume compte de dignitaires, et de responsables. C'est, pour le souverain, une manière de montrer l'étendue de son pouvoir, et de regrouper en un seul lieu l’élite des peuples vivants dans des contrées très éloignées les unes des autres. Toute cette population, regroupée autour du trône d'Assuérus, me fait irrésistiblement penser à ce passage de l'Apocalypse (Apocalypse 5:9-10) :

« Ils chantaient un cantique nouveau en disant : Tu es digne de recevoir le livre et d'en ouvrir les sceaux, car tu as été immolé et tu as racheté pour Dieu, par ton sang, des hommes de toute tribu, de toute langue, de tout peuple et de toute nation; tu as fait d'eux un royaume et des sacrificateurs pour notre Dieu, et ils règneront sur la terre ».

Ce texte merveilleux nous montre comment Jésus nous fera participer à la gloire de son règne, lorsque nous serons tous regroupés autour de lui pour l'adorer. Nous vivrons là des moments d'une intensité inégalée, et la joie qui nous inondera est une joie sans pareille. C'est la raison pour laquelle le livre d'Esther nous révèle que le vin du roi (symbole de joie) abondait avec une libéralité royale (Esther 1:7).

Le Seigneur Jésus nous est montré, tout au long des évangiles comme quelqu'un de particulièrement accessible. Aucun protocole n'était appliqué lorsque Jésus, que certains appelaient cependant « Maître », se déplaçait de village en village, puis de maison en maison. Il touchait sans hésitation un lépreux (Matthieu 8:3) venu demander la purification, et engageait la conversation avec une Samaritaine (Jean 4:7), ce qui a entraîné de la part de cette femme un commentaire étonné (Jean 4:9).

C'est ainsi que nous connaissons le Christ sauveur. Il n'a pas établi de règle pour qu'un pécheur s'approche de lui, pas d'intermédiaire, mais un accès libre et direct auprès de sa majesté divine. C'est ainsi que je me suis approché de lui, alors que je ne le connaissais pas, et que j'étais englué dans les rites dictés par ma religion. C'est ainsi, tout simplement, qu'il a mis sa main sur moi, pour me ramener à la maison, malgré mes certitudes et mon caractère buté. C'est ainsi, vraisemblablement, que vous l'avez rencontré, vous aussi. Il a été, et il reste, pour tous ceux qui se perdent, le Dieu qui s'abaisse jusqu'à nous, et nous permet de le rencontrer sans barrière, sans contrainte. Cette proximité a souvent pour conséquence première, de nous faire oublier qui est Dieu. Il est le grand roi, le créateur des cieux et de la terre, il est le maître absolu de l'univers. Nous n'aurons une idée réelle de sa majesté que lorsque nous le verrons face à face, au ciel, et je pense que ce que nous découvrirons émerveillés, dépassera de beaucoup, tout ce que nous aurons pu imaginer ici-bas.

Le roi Assuérus avait installé son trône dans le palais royal, face à l'entrée. Il était impossible à quiconque de pénétrer dans cet endroit, sans y avoir été invité, sous peine de mort. Il existait cependant une mesure dérogatoire à cette interdiction, mais elle était à la seule discrétion du souverain : « Seul peut rester en vie celui à qui le roi tend son sceptre d'or » (Esther 4:11). Ceci nous fait comprendre qu'on n'entre pas en présence de Dieu, sans avoir pris quelques précautions. C'est pour cela que les sacrificateurs devaient offrir un sacrifice pour eux-mêmes avant d'officier dans le temple de Jérusalem.

Lorsque les circonstances imposent à la reine Esther d'entrer en présence du roi sans avoir reçu d'invitation (ou de convocation), cette dernière se prépare avec beaucoup de sérieux.
Dans un premier temps, Esther et le peuple s'unissent dans le jeûne et la prière (Esther 4:16). La seule attitude qui puisse nous permettre d'entrer dans la présence du roi, c'est l'humilité. Reconnaître son besoin de pardon, son besoin d'un sauveur est la première étape de la préparation de la rencontre avec le roi tout puissant. Le jeûne a cette vertu de nous permettre d'humilier notre corps et notre cœur. C'est dans cette disposition de cœur que notre prière peut s'élever vers le trône du maître. Ne comprenez pas que le jeûne nous donne un quelconque mérite devant Dieu. Il nous met simplement dans un état d'esprit propre à nous approcher de Lui, dans toute notre fragilité et notre faiblesse.

Au moment de passer à l'action, Esther ne reste cependant pas dans cet état d'humilité. S'il est bon de s'abaisser dans la prière et le jeûne, il est également bon de savoir que, par le sacrifice de Jésus, nous sommes devenus des enfants du roi. C'est la raison pour laquelle la reine Esther revêt les « insignes de la royauté » (Esther 5:1), ce que Segond traduit par « ses vêtements royaux ».

La soumission qui nous est imposée n'est pas celle d'un esclave, mais celle d'un enfant bien aimé. La position qui nous est offerte n'est pas celle d'un serf, mais celle d'un enfant de lignée royale. C'est ce mélange de soumission et de l'affirmation de sa position qui permet à Esther d'entrer dans la présence du roi. C'est pour ces mêmes raisons que l'accès auprès du trône de Dieu nous est ouvert, malgré nos faiblesses, nos péchés, nos manquements. C'est pour ces mêmes raisons que le roi accueille Esther en sa présence, sans l'ombre d'une hésitation. C'est pour ces mêmes raisons que Dieu nous reçoit également avec bienveillance lorsque nous nous avançons vers lui avec cet état d'esprit.

Dès que le roi aperçut la reine Esther, il lui tendit son sceptre d'or (Esther 5:2). Dès qu'elle eut touché l'extrémité du sceptre, le roi lui demanda quelle était sa requête. Malgré l'importance des affaires dont le roi s'occupe, malgré la multiplicité des décisions qu'il doit prendre, malgré l'étendue de son royaume, le roi Assuérus suspend immédiatement ses activités pour se tourner vers les désirs de l'épouse.

Aucun de vos besoins n'est trop insignifiant pour que l’Éternel n'arrête toutes ses activités et ne prête toute son attention à vos désirs. La prière qui monte d'un cœur humble et sincère ne laisse jamais le Maître indifférent. Aucun de vos besoins n'est trop insignifiant pour que l’Éternel n'arrête toutes ses activités et ne prête toute son attention à vos désirs. La prière qui monte d'un cœur humble et sincère ne laisse jamais le Maître indifférent. Il est toujours prêt à donner à ses enfants beaucoup plus qu'ils n'osent l'imaginer. Il serait trop long d'énumérer toutes les bénédictions que Dieu nous promet, dans tous les domaines. L'apôtre Paul réclame d'ailleurs l'aide du Saint Esprit en notre faveur, afin : « qu'il illumine ainsi votre intelligence afin que vous compreniez … quelle est la glorieuse richesse de l'héritage que Dieu vous fait partager avec tous ceux qui lui appartiennent » (Éphésiens 1:18).

On comprend très bien pourquoi l'ennemi s'acharne pour empêcher les chrétiens de prier, de supplier leur Dieu. Car ces prières qui montent vers lui font agir son bras, parce qu'elles touchent son cœur. Alors ne laissons pas l'ennemi nous distraire, nous divertir, détourner notre esprit vers toutes sortes de préoccupations. Mais prions. Prions sans relâche, et avec la certitude que le roi est disposé à répondre à notre prière. La reine Esther obtiendra le salut du peuple juif. Bien plus, le peuple va vivre, en cette occasion et par la grâce de l’Éternel, une victoire totale et l’émergence d'une position élevée pour Mardochée, l'homme de Dieu.

Le roi que nous servons n'est pas insensible au travail que nous effectuons pour lui. Le livre d'Esther nous raconte comment le juif Mardochée fut honoré pour avoir servi le roi avec zèle (Esther 6).
Mardochée fut revêtu d'un vêtement royal (que le roi avait porté). Lorsqu'un de ses serviteurs est fidèle, notre roi n'hésite pas le revêtir d'un vêtement prestigieux, le vêtement de justice que Christ nous a acquis. Dans le manteau, il y a toute la responsabilité d'une fonction. Ainsi, Assuérus, par son geste envers Mardochée, nous montre qu'il destine à chacun d'entre nous une position élevée, une position de direction, dans le royaume de Dieu. De plus, l’Éternel veut que cette situation soit publiée. Que chacun de nous soit persuadé de sa position. Plus de plainte, plus de soupir d'insatisfaction, plus de misérabilisme. Nous sommes fils et filles de roi. Nous sommes revêtus d'un vêtement somptueux. Nous jouissons d'une autorité à laquelle rien ne peut résister. Ni le péché, ni la maladie, ni les liens, ni aucune autre créature.

Le message qui donna la victoire au peuple de Dieu, et qui fut diffusé au nom du roi Assuérus, scellé par son sceau, est déclaré irrévocable (Esther 8:8). De même, ces vérités sont certaines, puissantes, et éternelles. Elles sont à nous. Alors nous pouvons crier « VIVE NOTRE ROI ! »

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9 commentaires
  • Onesime Il y a 11 années, 11 mois

    Quel mal ai-je fait en osant écrire que le roi Agag fut exterminé le jour même, non pas, par Saül mais par Samuel pour réparer la faute de Saül. Ai-je en cela attenté à l'honneur du rédacteur de ce commentaire? Lui ai-je manqué de respect par ce fait ? Ai-je été discourtois alors que j'ai pris mille précautions pour éviter cela ? Le commentaire n'est toujours pas passé depuis plus d'une heure ? (bientôt deux) Vais-je, à la suite de cette réclamation, publiée ou pas, m'attirer des ennuis ? En quoi ai-je fauté en signalant le verset de 1 Samuel 15/33 ? Il parait clair, ce me semble, que des consignes sont données à mon encontre pour que recommencent les délais de parution de mes commentaires. Au nom de quoi ? Je ne faute pas . Ai-je été dénoncé par quelque mauvaise personne qui bénéficie peut-être de son aura de calomniateur? C'est à croire, puisque après réclamation auprès de Monsieur Célérier lui-même, au bout d'un certain temps, cela a recommencé. Qu'à cela ne tienne ; dorénavant je m'abstiendrai, même au détriment des textes, d'oser dire quoique ce soit sauf qui ne soit à la stricte louange du rédacteur. Puisque l'on semble considérer que le fait de citer les Écritures, avec mille précautions prises de respect néanmoins, soit considéré comme désobligeant. Puisqu'il en est ainsi, mais il est certain que la Justice rattrappe toujours tôt ou tard ceux qui ne la respectent pas ou ne la font pas respecter ; surtout celle qui traite de la probité des textes. Surtout que ce fait ne découlait que d'un simple oubli, probablement. Mais puisque c'est une faute que de "l'ouvrir" je vais me taire moi aussi pour la plus grande joie de certains qui règnent peut-être pour l'instant, mais pas pour Dieu. Cela je le maintiens même si je me fais interdire. Les bûchers vont pêut-être être rallumés alors ?
  • Onesime Il y a 11 années, 11 mois

    Merci pour votre commentaire. Mais, simplement, sans vouloir vous manquer de respect, Agag, le roi Amalécite n'a-t-il pas été exterminé par Samuel lui-même en 1 Samuel 15/ 33 ? Mais merci pour votre message.
    • Jean-michel Roger Bénévole du Top Il y a 11 années, 11 mois

      Cher ami, Merci pour votre remarque. Agag fut bel et bien tué par Samuel. Cela n'annula cependant en rien la faute de Saül, ni le fait que tout péché entraîne des conséquences inattendues. Le texte nous montre d'ailleurs que d'autres membres de cette population ont été épargnés par Saül (I Samuel 27:8, 30:1, 30:18, 2 Samuel 8:12, 1 Chroniques 4:43) ce qui explique la présence d'Haman dans le livre d'Esther.
  • harimbola Il y a 11 années, 11 mois

    Merci ! Je crie haut et fort que par le sang de Jesus je suis plus que vainqueur . Que Dieu vous bénisse
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