Bâtir et garder

Bâtir et garder

Cher Pasteur,

"Si l'Éternel ne bâtit la maison, ceux qui la bâtissent travaillent en vain ; si l'Éternel ne garde la ville, celui qui la garde veille en vain." (Ps 127.1)

Dans la Bible, il est souvent parlé de bâtir. Le roi David a eu à cœur de bâtir un temple à l'Éternel. Mais Dieu lui dit que ce ne serait pas lui, mais son fils Salomon, qui en serait le maître d'œuvre. Bien loin d'en être vexé, David transmit à son fils toutes les instructions que Dieu lui avait données pour la construction du temple (1Chr 28.10-20).

Si ce magnifique ouvrage fut érigé par le roi Salomon et ses serviteurs, c'est Dieu lui-même qui en fut le véritable Architecte, et Salomon s'en est souvenu lorsqu'il a écrit ce psaume.

Comme le dit l'apôtre Pierre, nous participons à l'édification d'une maison spirituelle, dont nous sommes les pierres vivantes, et qui est l'Église de Jésus-Christ (1Pi 2.5). Et en tant que serviteurs de Dieu, il est impératif de nous souvenir constamment que notre ministère n'existe pas en dehors de Celui qui a promis de bâtir son Église.

Il existe malheureusement aujourd'hui trop de prétendus serviteurs de Dieu qui ne servent qu'eux-mêmes. Ils existaient déjà du temps de Paul, qui se voit contraint d'écrire : "Car de tels hommes ne servent point Christ notre Seigneur, mais leur propre ventre" (Rom 16.18). Ils prétendent être des bâtisseurs, et certes, ils bâtissent. Mais si le résultat de leurs efforts peut parfois en faire accroire, ils travaillent en vain, et leur prétendu ministère n'est qu'un prétexte pour donner libre cours à leur soif de prestige et de pouvoir. Que Dieu nous préserve d'être de ceux-là !

Salomon évoque le fait de bâtir, mais il parle aussi de garder. Et si bâtir sans Dieu est vain, garder sans lui l'est tout autant. Je n'en finirais pas si je devais citer tout ce que nous avons à garder. La Bible nous dit : "Garde ton cœur plus que toute autre chose, car de lui viennent les sources de la vie" (Pr 4.23). Nous devons également garder précieusement la parole de Dieu (Jn 8.51 ; 2Tim 1.14). Et pour cela, nous avons besoin de l'aide du Saint-Esprit.

Il arrive parfois que nous voulions préserver ce que nous considérons comme de précieux trésors, mais que Dieu n'accrédite plus depuis longtemps. Un exemple frappant est celui du serpent d'airain (Nb 21.4-9). Ordonné par Dieu à Moïse, il fut l'instrument de salut pour de nombreux Israélites qui avaient été mordus par les serpents. Mais longtemps après qu'il eut servi le dessein de Dieu, les hommes en firent une idole appelée Nehuschtan, devant laquelle ils brûlaient des parfums (2Rois 18.4).

Dans l'œuvre de Dieu, le Saint-Esprit sait quelles méthodes il convient d'appliquer selon les temps et les circonstances. Les temps et les circonstances changent, mais on a une fâcheuse tendance à vouloir continuer indéfiniment ce qui a bien fonctionné dans le passé. On ne recherche pas la méthode de Dieu pour le temps présent, mais à l'instar de ceux qui gardent la ville, on élève un rempart autour d'une tradition. Et gare à celui qui ose la remettre en question ! Ce n'est plus l'Éternel qui en est le gardien, mais un besoin humain de sécurité.

Rappelons-nous donc que c'est le Saint-Esprit qui bâtit et qui garde. Rakel, mon épouse, peint de très jolis tableaux avec des textes bibliques. Je crois qu'un jour je lui demanderai d'en faire un que je mettrai au mur, au-dessus de notre lit, avec ce texte :

"En vain vous levez-vous matin, vous couchez-vous tard, et mangez-vous le pain de douleur ; il en donne autant à ses bien-aimés pendant leur sommeil" (Ps 127.2) !

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