L’épreuve du rejet : histoire de Joseph suite. Article 6

Ruben, l’aîné, avait réussi in extremis d'empêcher le meurtre de Joseph avant même qu'il ne soit jeté dans la citerne; il espérait secrètement pouvoir le sauver. En son absence, Juda propose maintenant de transformer la sentence en esclavage.

Pour Joseph, prisonnier au fond de la citerne, le monde a basculé. Mais soudain l’espoir renaît... une corde descend vers lui. Il s’y agrippe, croyant peut-être que cette mésaventure prendra fin, tel un atroce cauchemar, et qu’il pourra retourner vers son père. Remonté à la lumière, il découvre cependant qu’il n’est pas la victime d’un simple mouvement d’humeur mais bien d’un rejet absolu.

L’argent passe à présent des mains des marchands à celles de ses frères. Ils vendent ainsi ce qui ne leur appartient pas. On attache probablement Joseph derrière les chameaux qui, pas après pas, disparaîtront à l'horizon.

Ces vingt pièces d’argent vont être à l’origine de plus de vingt ans de mensonge, de culpabilité et de deuil pour cette famille, descendante d’Abraham, qui aurait dû être l'une des plus heureuses sur terre!

Vendu comme une marchandise, Joseph part à demi nu vers un pays qu’il ne connaît pas, loin de se douter qu’il y restera quatre-vingt-treize ans... Fils choyé d’un grand éleveur, bénéficiant d’un statut social hautement privilégié, rempli de promesses, il dégringole d’un seul coup tous les échelons de la société pour devenir un esclave privé de tous ses droits. En un instant, il perd sa famille, ses amis, son pays et sa liberté. Il ne lui reste rien, pas même la possibilité de s’exprimer dans sa langue maternelle avec ses nouveaux maîtres.

Les épreuves les plus dures sont celles qui proviennent de nos frères et soeurs, c’est-à-dire de ceux qui nous sont les plus proches. Quand notre famille, notre église, notre chef, notre mari ou notre femme nous rejettent, notre coeur et notre personnalité en sont bien plus affectés que si un étranger le fait.

Le texte nous révélera plus loin, qu’au moment de cette macabre transaction, Joseph avait une expression angoissée et suppliante. Lire cette histoire comme si elle était un roman ne nous permettra pas de réaliser la douleur qui, à cet instant, a paralysé ce jeune berger. Il est possible que l’un ou l’autre de ses frères ait éprouvé de la pitié pour lui; un seul mot, du moindre d’entre eux, aurait pu faire basculer ce plan maléfique, mais chacun s’est cloisonné dans un silence coupable.

Il en est de même aujourd’hui dans de multiples situations. Les vrais amis, courageux et justes, ouvriront leurs lèvres, parfois au péril de leurs acquis, pour défendre celui qui est injustement attaqué ou pour soutenir une juste cause. Mais les " camarades d’un temps ", les " faux frères " et tous les poltrons, préféreront un confort malsain au combat de la foi et laisseront faire dans les instants les plus cruciaux.

Jésus lui-même avait des foules de fervents admirateurs, mais au pied de la croix il ne restait qu’une poignée de courageux fidèles. Paul était connu et apprécié de milliers de chrétiens dans ses voyages missionnaires; il écrit cependant du fond de sa prison: " Personne ne m’a assisté dans ma première défense, mais tous m’ont abandonné. "

Un soutien opportun, quand une personne est en position de faiblesse, est une preuve irremplaçable d’amour et de maturité. Les riches et les forts ont toujours une cour nombreuse de courtisans; où sont donc leurs vrais amis? Ils se trouvent souvent parmi ceux qui l’étaient déjà, alors qu’ils étaient plus vulnérables...


Les fils de Jacob vont, bien entendu, cacher ce crime à leur père. Pour cela, ils trempent la tunique de luxe dans le sang d’un animal et la lui renvoient accompagnée de cette cynique question: " Reconnais-tu la tunique de ton fils? "

Un mensonge, lorsqu’il est cru, a autant d’impact que la vérité. Jacob ne se remettra pas de cette félonie; il croit que Joseph a été dévoré par une bête féroce. Quelque chose s’éteint alors définitivement en lui. Il refusera de cesser de porter le deuil. La tromperie et la tristesse vont désormais ronger cette famille. Ses dix fils (Benjamin, de six ans plus jeune que Joseph, étant étranger au complot) porteront ce poids durant de longues années. Chaque fois qu’ils verront une larme dans les yeux de leur père, chaque fois qu’ils évoqueront la disparition de Joseph en se regardant les uns les autres, le fardeau de leur culpabilité amènera une atmosphère aussi sombre que pénible.

Qu’advient-il de Joseph?



Mise en page par Marianne Dubois



Carlo Brugnoli est disponible pour enseigner dans votre groupe de jeunes, votre église, votre région. Cet enseignement est gratuitement à votre disposition en vidéo sur le site: www.carlobrugnoli.net

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4 commentaires
  • cathyb Il y a 13 années, 9 mois

    sois béni et ayant vécu le rejet,je rend grace au seigneur pour l histoire de joseph si bien dite.que le saint esprit demeure dans la vie de tout un chacun
  • Gaston-chrétien Johnson Il y a 13 années, 9 mois

    Merci pour cette Parole qui nous sonne de ne jamais porter des yeux de haine et de rancoeur envers notre prochain. Même si je peux dire que je connais l'histoire de Joseph dans toute sa globalité, cela ne m'empêche pas de vouloir toujpurs m'en impregner pour me bâtir dans la foi.
  • jeannyl Il y a 13 années, 9 mois

    Le manque de courage ou encore la lacheté nous fait agir selon notre nature pécheresse ; demandons à Dieu de nous aider à chercher sa volonté premièrement et que nous bannissons de nos vies les compromis pour faire plaisir lorsque nous voyons des agissements contraire à la parole de Dieu. Soyez bénis frères et soeurs dans le nom de Jésus. Amen
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