Hiérarchie

Hiérarchie

Cher Pasteur,

Dans notre société actuelle, on parle souvent de hiérarchie : un supérieur hiérarchique, la voie hiérarchique, etc. Parlant de ses supérieurs, quelqu'un dira : "ma hiérarchie".

On ignore généralement que ce mot a une origine religieuse. Il est formé sur les mots grecs hieros, sacré, et arkhein, commander. Selon Larousse, il signifie : "Classement des fonctions, des dignités, des pouvoirs dans un groupe social selon un rapport de subordination et d'importances respectives".

À l'inverse des églises de type épiscopal, qui ont une hiérarchie affirmée, et dont le parfait modèle est l'Église Catholique Romaine, la plupart de nos mouvements évangéliques n'ont pas de hiérarchie officielle. Que certains rapports de force s'installent au fil des années est hors de doute. On a, bien sûr, évité les pièges inhérents à toute hiérarchie, dont le principal est la politique ecclésiastique et la prépondérance de la recherche du titre honorifique ; mais il a été difficile d'éviter l'émergence de certains "Ténors" qui imposent leur charisme, réel ou supposé, à l'ensemble de leurs collègues. Cela constitue une "hiérarchie fantôme" subtile et sournoise. La hiérarchie, qu'elle soit officielle ou officieuse, est un terreau fertile à l'éclosion de rivalités et de jalousies qui devraient être depuis longtemps bannies du cœur de ceux qui font profession de servir Dieu.

Si un système hiérarchique pouvait être à l'abri de telles vicissitudes, il présenterait de grands avantages. On pourrait rêver d'une hiérarchie spirituelle, librement consentie, sur la base de la compétence, de l'expérience acquise au fil de longues années de ministère, et d'une profonde spiritualité. L'amour et le respect fraternels en seraient la dominante.

Dans ce paysage de rêve où mon imagination m'entraîne, le pasteur d'une assemblée ne la considèrerait plus comme son petit royaume, et n'aurait plus la moindre velléité de dire : "Il y a un chef, ici, c'est moi !" (Si, si, ça a existé !). Il ne transformerait pas le principe de l'autonomie de l'église locale en système féodal. S'il lui arrivait, au cours de son ministère pastoral, de faire des erreurs (Oui, ça arrive aussi !), il serait tellement reconnaissant à ses frères (ses supérieurs ? Non ! peut-être ses aînés), de l'aider. Il ne se sentirait pas livré à lui-même, sans personne à qui rendre compte.

Et puis, dans les moments de grande solitude, qu'un jour ou l'autre tout pasteur est appelé à connaître ; dans la sombre vallée du découragement, lorsque lui-même et surtout son épouse n'en peuvent plus de l'incompréhension, de l'ingratitude, seules récompenses d'un dévouement sans bornes, il pourrait trouver auprès d'un frère le secours qu'il a tant de fois prodigué aux brebis de son troupeau.

Mais je dois revenir sur terre, car ce n'était qu'un beau rêve. Mais, au fait, notre Dieu n'est-il pas tout-puissant ? Ce beau rêve ne pourrait-il pas devenir réalité ? Ce serait peut-être une des rares fois où nous pourrions aider Dieu à le réaliser. Qu'attendons-nous pour le faire ?

 

Vous avez aimé ? Partagez autour de vous !


Ce texte est la propriété du TopChrétien. Autorisation de diffusion autorisée en précisant la source. © 2022 - www.topchretien.com
1 commentaire