Lettre d'un père à son fils

Lettre d'un père à son fils
Tu te maries mon fils...

Baissez les paupières quelques instants et……
Laissez-vous envahir par le rêve……

" On la surnomme souvent " la bête à bon Dieu ",
Le souffle de la brise l’a déposée sur la robe, comme un nuage de coton.
Elle battait encore des ailes et signalait ainsi à l’attention générale
Son arrivée dans la fête, son désir de s’y faire remarquer et d’y participer.
Infime partie de l’univers, elle se savait poussière, elle se savait appréciée.
Pourtant souvent chez les humains, il faut le mériter.
Bien souvent la beauté, le savoir, la richesse,
Grandeur ou puissance, séduction ou intelligence
Il faut un peu de tout cela pour se faire aimer.

Elle était venue apporter le message, la missive.
Le parchemin avait été soigneusement préparé.
Finement tannée, la peau du chevreau, la plus belle d’entre toutes,
Présentait un grain à peine sensible au toucher, le ponçage était de qualité.
Véritable vélin, le manuscrit avait été rédigé par le Grand Maître.
Le sceau en signait l’authenticité, il n’y avait aucun doute.
Son message délivré, il lui faudrait alors rapporter la réponse.

Elle voulait avant tout s’amuser, la coquine, la belle.
Elle avait tout le temps, elle voulait chanter, profiter, danser.
Aller de l’un à l’autre, gratter, chatouiller,
Voler et virevolter, provoquer les éclats et les rires, les yeux émerveillés, et chercher dans les regards, protection et envies,
Sachant qu’en aucun cas elle ne serait touchée ni approchée,
Le bonheur est parfois protégé chez les humains.

Bien sûr elle irait au passage se nourrir d’acariens,
Cochenilles ou pucerons.
Petite parmi les hommes, cet être aux élytres orangées,
Ornées de tâches parfois multicolores, coléoptère,
La messagère, à la fête, s’était invitée.
Les deux reines se tenaient la main
Leurs yeux pétillaient et leurs bonheurs s’éclaboussaient,
La mariée et la coccinelle se souriaient…."


En regardant ta photo, Igor, jouant du violon,
J’écoute mon morceau préféré de Beethoven,
Celui avec lequel, souvent, j’écris.


Enfant à la chevelure blonde abondante et bouclée,
Ton rire et ta mémoire m’ont toujours étonné.
Lorsque pendant tes études, longues, parce que tu ne travaillais pas,
J’ai découvert le répertoire de ton téléphone portable,
Où mon numéro était affublé du nom « banque centrale »
Je t’ai coupé les vivres.
Il t’a fallu alors apprendre une vie beaucoup moins sereine et protégée.
Tu as su serré les dents et monter à ce créneau, surpasser solitude et études,
Et te mettre en route, je suis fier de toi Igor, du mari et du père que tu seras.

J’aimerais, me permettras-tu, te citer, sur ces quelques mots
Que tu m’as envoyés :

« ..Mon père est un héros, j’ai toujours su cela.
Dès ma plus tendre enfance, il me l’a inculqué :
Rester debout, se battre, ne pas baisser les bras.
Que tomber à genoux, c’est la facilité.

Dans notre vie, pourtant si douce et tranquille,
Nous avons maintes fois eu l’envie d’arrêter.
De tout laisser tomber et partir à des milles.
Mais nous avons cette chance d’avoir tous un rocher

Il lève son bouclier, armé de son courage.
Et, sûr de ses appuis, il repousse avec rage
Douleur, Peine et Peur, tels des fétus de paille… "


Belles paroles pour moi, merci, et que tu sauras t’approprier pour toi .

Toi ma Charlotte chérie,
Je te revois avec la tête enveloppée de bandages.
Souvenirs oh combien éternels de cette période,
Où l’Eglise en prière, ta famille à tes côtés,
Dieu guidait la main du chirurgien
Et tenait dans ses bras ton corps de douleurs.
Ne jamais oublier et remercier chaque nouveau jour qui se lève.

Quelques années ont passé,
Et déjà un peu de vécu, tous les deux, ensemble.
Tu m’appelles " mon Claude "
Et pour moi tu es celle qui illumine Mon Igor depuis toujours.
Tu as su surmonter maladie, douleurs et IUFM,
Pour te projeter avec compétence dans l’écoute, le partage,
Souvent la compassion. S’occuper des hommes, c’est un vaste destin,
Et tu y seras très bien.

Le poète dit qu’il nous faut écrire sur le sable
Les différents et ce qui nous sépare …
Et graver dans le marbre l’essentiel de notre âme.

Mais quel est donc ce message apporté par notre coccinelle ?

Amusez-vous mes amis,
Aimez-vous mes enfants.
Soyez les messagers du nouveau siècle qui se lève.
Apportez au pauvre, toujours, bonté, sourire et bienveillance
Prenez le manche du témoin que nous vous transmettons.
Il lui manque quelques pièces, nous en avons perdu en chemin
Vous saurez ajouter, colorer, transformer,
Inventer et créer, modifier et grandir.
Soyez toujours acteurs dans le monde qui vous est confié,
Bougies allumées dans la nuit et lumières des matins.
Toujours Dieu vous a béni.
Toujours demain, il sera là
Merci.

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