Déguisement grotesque

Déguisement grotesque

Nous avions un lapin gris qui s’appelait Valentin. Avant d’être englouti tout cru par Popeye, un chat malveillant du quartier, Valentin passait ses journées dans le jardin. Il ne rentrait dans sa cage que rarement, et passait sa vie dehors. Quand on l’appelait, il arrivait à toute vitesse, et on voyait deux oreilles se dresser au-dessus de la marche de la cuisine. Il était vraiment drôle. Mais un lapin reste un lapin : ce n’est ni un jouet, ni une poupée, ni encore moins un bébé. Nous « respections » sa nature de lapin.
Un jour, des petites amies sont venues à la maison et quelle ne fut pas notre surprise en voyant arriver notre Valentin dans une voiture de poupée, vêtu d’une robe à volant et d’un bonnet de dentelle ! Le pauvre était traumatisé, il écarquillait des yeux de fou, se demandant pourquoi ces « petits d’homme » lui faisaient de telles misères. Après avoir bien ri, en adepte de « Trente millions d’amis », j’ai libéré la pauvre bête de ses oripeaux.

En tant que femmes, nous sommes souvent en première ligne pour nous occuper des autres : des personnes toutes nouvelles dans la foi, des enfants, nos propres enfants quand nous en avons. Ce sont des âmes qui nous arrivent « fraîches et au naturel » entre les mains. Quand je pense à ce pauvre Valentin, il me semble que nous faisons parfois pareil avec ces âmes fraîches. Nous sommes tellement pressées qu’elles fassent des progrès dans la foi, et qu’elles en manifestent rapidement les fruits, que nous pouvons être tentées de les « affubler d’oripeaux bibliques ». Savez-vous comment ?  En voulant leur imposer des comportements qui ne correspondent pas encore à leur avancement spirituel. La plupart du temps (du moins je l’espère), nous essayons de leur inculquer des comportements justes, bons et droits devant Dieu, mais en complet décalage avec ce qu’ils ont vraiment compris et acquis de la grâce et de la sainteté de Dieu. Le Seigneur est un fin pédagogue et il ne nous accable pas de règlements rigides, qui sont peut-être bons dans l’absolu, mais qui ne sont d’aucune valeur s’ils ne sont pas le fruit charnu d’une expérience personnelle et profonde des vérités d’en haut.
Soyons donc patientes ! Nous arrivons tous sur le chemin de la foi « au naturel », et c’est petit à petit que nous sommes façonnés. Soyons patientes avec ces jeunes dans la foi, comme d’autres ont été patients avec nous, sinon, nous risquons d’en faire des chrétiens qui n’ont que « l’emballage » et s’envoleront au premier coup de vent !

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