Le vase d'or au fond du lac

Le vase d'or au fond du lac

"Les cheveux blancs sont une couronne d'honneur ; c'est dans le chemin de la justice qu'on la trouve." Proverbes 16 : 31

Il était une fois il y a très longtemps, un sultan très cruel. Il était craint de tous et lui-même n'avait peur de rien, sauf … de la vieillesse. Tous les matins il s’observait pendant des heures attentivement dans la glace et s'il trouvait un cheveu gris il le faisait immédiatement teindre, si c'était une ride il se faisait masser jusqu'à ce que sa peau redevienne parfaitement lisse.

Comme vous pouvez vous en douter il détestait les vieillards et il avait donné l'ordre à ses gardes d'exécuter tout individu présentant les premiers signes de vieillesse. Il avait aussitôt la tête tranchée sur la place publique … Brrr

Cependant tous les jours il devait faire face aux supplications de jeunes gens et jeunes filles, qui essayaient de protéger leurs parents, mais il était inflexible sur le sujet.

Un jour pourtant il fut lassé de les supporter. Alors il donna l'ordre à ses cavaliers d'aller publier sa grande générosité dans tout le royaume. Ils s'arrêtaient dans chaque village, dans les montagnes, dans les plaines, dans les champs et criaient :

« Notre sultan grand et généreux accorde la grâce pour le père de celui qui repêchera le vase d'or tombé au fond du lac. Dans le cas contraire le perdant et son père auront la tête tranchée. Il n'y aura qu'un seul essai, un SEUL, chaque matin. »

Tous les jeunes gens, surtout les bons nageurs et bons plongeurs, se précipitèrent alors vers le palais, sûrs du résultat. Vous devinez la suite ?... 99 jours passèrent, 99 têtes tombèrent.

Asker était un jeune homme sans histoire. Il aimait tendrement son père mais un jour il aperçut une petite ride au coin de ses yeux puis un autre jour un premier fil blanc bien visible dans sa chevelure noire. Alors il prit la décision d'aller cacher son père dans la montagne. Il lui construisit une petite cabane et, chaque soir au coucher du soleil, il lui apportait discrètement à manger.

Peu à peu Asker devenait pensif, soucieux, et son père s'en inquiétait. Alors il lui dit :

- Pourquoi es-tu si triste, est-ce à cause de moi ?
- Oh non, père ! C'est à cause du vase tombé au fond du lac.

Et il expliqua toute l'affaire.

Le vieillard réfléchit longuement puis il demanda :

- Y a-t-il un arbre à cet endroit au bord du lac ?
- Oui père, un grand arbre.
- Et voit-on son reflet dans l'eau ?
- Oui, père.
- Et voit-on le vase au milieu de ses branches ?
- Oui tout à fait …
- Alors c'est simple : le vase est en fait accroché en haut de l'arbre. Il te suffit d'aller le chercher ! Celui que tu vois dans l'eau n'est que son reflet.

Asker dévala joyeusement la montagne et le lendemain matin il se présenta avec assurance devant le sultan.

- Ô sultan, permets-moi de tenter l'épreuve à mon tour !
- Avec plaisir, il me manque une centième tête pour ma collection !
- Ce ne sera pas la mienne !
- Tu me parais bien sûr de toi.
- Je le suis.
- Alors vas-y, tente ta chance.

Puis le sultan donna l'ordre à ses gardes de préparer la centième exécution. Il resta au palais, car il ne doutait pas une seconde du résultat.

Arrivé au bord du lac le jeune homme ne regarda même pas en direction de l'eau. Il prit son élan et escalada le grand arbre. La foule autour de lui se moquait : « Mais qu'est ce que tu fais, tu es fou ? ... » Asker continuait de grimper. Arrivé au but il brandit le vase d'or devant tous. Alors tous se mirent à l'applaudir !

Asker, suivi de la foule, rapporta aussitôt le vase au sultan. Celui-ci n'en croyait pas ses yeux et l'interrogea :

- Comment as-tu eu cette idée ?
- En fait elle n'est pas de moi, c'est mon vieux père qui a deviné.
- Ton vieux père !?

Alors le jeune homme dut tout expliquer. Mais le cruel sultan ne s'attarda pas sur sa désobéissance car il était bouleversé par ce qu'il découvrait.

- Tu essaies de me dire que les vieillards sont plus intelligents que les jeunes gens ?
- C'est à vous de juger ...

A partir de ce jour le sultan changea complètement. Il n'avait désormais plus peur de la vieillesse. Dans tout son royaume ses sujets respectent maintenant profondément les anciens. Quand il les rencontrent sur leur chemin ils leur laissent la place avec un profond salut !
D'après un conte traditionnel arménien


 "La sagesse rend le sage plus fort que dix chefs qui sont dans une ville." Ecclésiaste 7 : 19

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Retranscrit par les mains d’Elisabeth, ce récit rend la vie des siens dynamique et pétillante. Il nous fait passer des rires aux larmes, des concepts les plus rudimentaires à la philosophie de la vie...

L’ouvrage pourrait s’intituler carpe diem tant Elisabeth, malgré les difficultés traversées et communes à beaucoup d’entre nous, a su puiser de l’espoir dans sa foi, son goût de vivre et ses amis.

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