Profondeur de champ

Profondeur de champ

Cher Pasteur,

Tu connais sans doute aussi bien que moi ce texte de l'Écriture qui me paraît être le moins cru parmi les croyants, ou en tout cas le plus difficile à croire :

"Nous savons, du reste, que toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés selon son dessein." (Rom. 8.28)

Ne serait-il pas merveilleux d'y ajouter foi sans la moindre restriction ? As-tu imaginé quelles en seraient les conséquences ? Plus aucune raison de s'impatienter devant un contretemps ; plus aucun besoin de s'irriter contre des adversaires malveillants ; totalement inutile de se mettre en colère lorsque les choses vont mal ; ne plus jamais craindre d'éventuelles catastrophes, qui, d'ailleurs, resteront la plupart du temps imaginaires ! Et on pourrait allonger la liste indéfiniment.

Je ne suis pas en train de te faire la description d'une utopie, d'une naïve rêvasserie. Croire de tout son cœur à ce texte ne nous mettra jamais à l'abri des contretemps, des malveillants, des situations difficiles, et peut-être même des catastrophes. Mais cela aura pour effet de nous permettre de voir, au-delà de ces événements, des bienfaits dont nous ignorons encore la nature.

Ce que nous considérons comme un inconvénient peut se révéler être un avantage inattendu. Pendant très longtemps, je me suis demandé pourquoi les loges des artistes de théâtre et de showbiz sont équipées de miroirs munis tout autour d'une série de lampes plutôt éblouissantes. Je considérais cela comme un inconvénient. N'aurait-on pas pu trouver un autre système d'éclairage moins gênant et mieux étudié ?

Mais à la réflexion, aidé en cela par de vieux souvenirs de photographe, je découvris que cette gêne d'éblouissement était, en fait, un grand avantage. Tu voudras bien me pardonner d'être un peu technique, mais c'est nécessaire pour comprendre cet avantage.

En photographie, il existe une notion que l'on a appelée la profondeur de champ. C'est l'espace, compris entre les limites proche et lointaine de l'objectif, dans lequel les objets donnent une image nette. La grandeur de cet espace varie avec le degré d'ouverture du diaphragme de l'objectif : Plus l'ouverture est grande, plus l'espace est restreint ; au contraire, plus l'ouverture du diaphragme est petite, plus la profondeur de champ est grande.

Or, notre œil fonctionne exactement comme un appareil photographique. Moins la pupille est ouverte, plus le champ de netteté est grand. Cet éblouissement, que je considérais de prime abord comme un inconvénient, se révèle donc être un avantage, puisqu'il fait rétrécir la pupille des yeux de l'artiste en train de se maquiller, lui permettant ainsi de mieux voir les détails de son anatomie !

Croire que "toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu", quoi qu'il arrive, et quelles que soient les circonstances, revient à croire que Dieu est un Dieu bon, et que le Seigneur nous aime assez pour ne nous vouloir que du bien, lui dont les gens disaient : "Il fait tout à merveille !" (Marc 7.37). C'est posséder un œil spirituel avec une grande profondeur de champ !

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