Jésus : La réponse à vos pourquois (3)

Jésus : La réponse à vos pourquois (3)

3. « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné? »

Mt.27:33-46 Texte : v.46b « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné? »

INTRODUCTION

Est-ce que vous avez jamais été déçu – dans la famille ou des amis, des collègues ou des frères et sœurs en Christ, dans des pasteurs ? Est-ce que Dieu vous a jamais déçu ? Est-ce que vous et moi, nous avons jamais déçu Jésus ? Je ne sais pas comment vous, vous êtes, mais moi, je trouve la déception l’une des choses les plus dures dans la vie et le ministère. Comment est-ce que Jésus a réagi contre la déception? J'ai essayé d'analyser la réaction de Jésus à la déception et j'aimerais partager quelques leçons que j'ai apprises, dans l'espoir qu'elles seront une bénédiction pour vous. Je vais regarder cinq déceptions différentes qui ont eu lieu dans les derniers jours du ministère de Jésus sur la terre.

1. LA DÉCEPTION D'INCRÉDULITÉ

La première déception est reflétée dans le verset le plus court de la Bible: Jn.11:35 « Jésus pleura. ». Ce verset est peut être le plus court dans la Parole de Dieu, mais il nous apprend une des plus grandes leçons de toute la Bible, c.-à-d. que: Hébr.4:15 « nous n'avons pas un souverain sacrificateur qui ne puisse compatir à nos faiblesses; au contraire, il a été tenté comme nous en toutes choses, sans commettre de péché. ». Jésus a accompli la prophétie d'Ésaïe totalement: Esa.63:9 « Dans toutes leurs détresses ils n'ont pas été sans secours, Et l'ange qui est devant sa face les a sauvés; Il les a lui-même rachetés, dans son amour et sa miséricorde, Et constamment il les a soutenus et portés, aux anciens jours. ». Jésus Se tient devant le sépulcre où Son cher ami Lazare a été enterré il y a quatre jours et Il pleure. Pourquoi? Pour partager le deuil de Marthe, Marie et les Juifs ? Il partage leur peine, bien sûr : v.33 « Jésus, la voyant pleurer, elle et les Juifs qui étaient venus avec elle, frémit en son esprit, et fut tout ému. » Quand Jésus la voit pleurer, ainsi que les Juifs qui sont venus avec elle, Il est profondément ému dans Son esprit. Les spectateurs juifs pensent en effet que Ses larmes sont larmes de deuil: vv.35-36 « Jésus pleura. 36 Sur quoi les Juifs dirent: Voyez comme il l'aimait. ». In «était – et il est – normal de pleurer un mort. Cependant le mot grec employé ici pour décrire les larmes de Jésus n’indique pas des larmes de deuil. Les larmes de Jésus ici ne sont pas des larmes de deuil, mais des larmes de déception – la déception - comme si souvent pendant Son ministère - à cause de leur incrédulité.

Jésus est en pleine campagne d’évangélisation en Pérée lorsqu’il reçoit les nouvelles de la maladie de Lazare. Marthe et Marie espéraient sans doute qu'Il laisse tout tomber, immédiatement, pour se précipiter à Béthanie afin de guérir leur frère. Mais Il ne le fait pas. Il attend délibérément jusqu'à ce qu'Il sache que Lazare est mort et enterré avant de faire Son apparence. Quand Il arrive à Béthanie, Marthe et Marie sont très déçues: v.21 « Marthe dit à Jésus: Seigneur, si tu eusses été ici, mon frère ne serait pas mort. » ; v.32 « Lorsque Marie fut arrivée là où était Jésus, et qu'elle le vit, elle tomba à ses pieds, et lui dit: Seigneur, si tu eusses été ici, mon frère ne serait pas mort. » ; vv.36-37 « les Juifs dirent: … 37 Et quelques-uns d'entre eux dirent: Lui qui a ouvert les yeux de l'aveugle, ne pouvait-il pas faire aussi que cet homme ne mourût point? » Leur déception assourdit leurs oreilles à la merveilleuse promesse de Jésus: vv.25-26 « Je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi vivra, quand même il serait mort; 26 et quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais. ». Marthe peut seulement répondre : v.27 « Oui, Seigneur, je crois que tu es le Christ, le Fils de Dieu, qui devait venir dans le monde. ». Elle peut accepter la théorie, mais elle est incapable de l'appliquer dans la situation actuelle de ses circonstances personnelles. La déception a souvent l'effet de couvrir les promesses de Dieu par la tristesse et la défaite.

Déçu, Jésus pleure. Néanmoins, Il ordonne : v.39a « Otez la pierre. ». V.39b «Marthe, la sœur du mort, lui dit: Seigneur, il sent déjà, car il y a quatre jours qu'il est là. » Sa déception n’affecte pas seulement sa vision et son ouie, mais son sens d'odeur aussi ! Mais la déception du Sauveur ne couvre pas Sa vision : v.40 « Jésus lui dit: Ne t'ai-je pas dit que, si tu crois, tu verras la gloire de Dieu? ». Jésus ne permet pas à la déception d'affecter Son ministère : « Otez la pierre. ». V.41 « Ils ôtèrent donc la pierre. » Qu’est-ce qui sort alors ? Une odeur de mort? Non! V.44 « le mort sortit, les pieds et les mains liés de bandes, et le visage enveloppé d'un linge. Jésus leur dit: Déliez-le, et laissez-le aller. ». Marthe et Marie permettaient à la déception de les enfermer dans la prison d'incrédulité, tandis que Jésus transforme Sa déception et leur déception et incrédulité en la foi et la gloire !

Comment réagissons-nous aux déceptions que nous apporte la vie ? Comment réagissons-nous quand nous nous trouvons devant des tombeaux dans lesquelles nos espoirs et nos aspirations sont enterrées – des tombeaux qui abritent nos espoirs de bonheur, de prospérité et de bénédiction – pour nous-mêmes, nos enfants, nos amis, notre assemblée ? Est-ce que nous réagissons comme Marthe et Marie, qui permettent à la déception de compromettre leur conduite et leur vie spirituelle ? Ou est-ce que nous réagissons comme Jésus, Qui refuse de permettre à la déception d'influencer Sa foi ou affecter Son ministère, et Qui enlève la pierre de la déception pour changer les larmes, le deuil, la défaite et la déception en le bonheur, la joie et la victoire ? (Ps.30:11-12 « tu as changé mes lamentations en allégresse, Tu as délié mon sac, et tu m'as ceint de joie, 12 Afin que mon cœur te chante et ne soit pas muet. Éternel, mon Dieu! je te louerai toujours. »)

2. LA DÉCEPTION À CAUSE DE REJET

Quelques jours plus tard, le jour du dimanche des ramiers, Jésus quitte Béthanie et traverse le sommet de la Montagne des Oliviers pour descendre vers Jérusalem: Mt.21:9 « Ceux qui précédaient et ceux qui suivaient Jésus criaient: Hosanna au Fils de David! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur! Hosanna dans les lieux très hauts! ». Mais à mi-chemin : Luc 19:41 « Comme il approchait de la ville, Jésus, en la voyant, pleura sur elle ». L'acclamation de la foule contraste aux larmes du Sauveur. Le mot grec pour cette déception est bien le même que celle employée pour le deuil. Pourquoi ? Parce que cette fois-ci les larmes de Jésus sont associés à la mort - Sa mort. Les larmes de Jésus reflète Sa déception parce qu'Il sait que les Hosannas Messianiques prophétiques de la foule aujourd’hui se transformeront d’ici quelques jours en « crucifiez-le » ! (Jn.19:6) – le rejet total et dernier des Juifs de leur Messie : Il est venu chez les siens, et les siens ne l'ont point reçu (selon Jn.1:11). Ce peuple L'honore des lèvres, mais son coeur est éloigné de Lui (selon Mt.15:8). Jésus pleure : Mt.23.37 « Jérusalem, Jérusalem, qui tues les prophètes et qui lapides ceux qui te sont envoyés, combien de fois ai-je voulu rassembler tes enfants, comme une poule rassemble ses poussins sous ses ailes, et vous ne l'avez pas voulu! »

Est-ce que vous avez jamais éprouvé la déception du rejet - de la famille, des amis ? Comment est-ce que Jésus réagit contre cette déception ? En rejetant ceux que Le rejettent ? Il pourrait réagit ainsi. Il n'est pas obligé d'aller à la croix. L’un des deux brigands crucifiés avec Lui lance même le défi de Se sauver. Il pourrait demander à Son Père des légions d'anges pour Le sauver (Mt.26:53). Mais Jésus ne demande pas de délivrance angélique. Il refuse de permettre à la déception amère du rejet par Son propre peuple de Le faire dévier du parfait plan et de la volonté de Dieu. Réagissons-nous également ainsi ? Ou est-ce que nous rejetons ceux qui nous rejettent ? Jésus a transformé le rejet le plus cruel des hommes en l'acceptation la plus passionnée par le Père : Hebr.12:2 « Jésus, le chef et le consommateur de la foi, qui, en vue de la joie qui lui était réservée, a souffert la croix, méprisé l'ignominie, et s'est assis à la droite du trône de Dieu. » où 1 Pi.3:22b « les anges, les autorités et les puissances, lui ont été soumis. »; Phil.2:9-11 « C'est pourquoi aussi Dieu l'a souverainement élevé, et lui a donné le nom qui est au-dessus de tout nom, 10 afin qu'au nom de Jésus tout genou fléchisse dans les cieux, sur la terre et sous la terre, 11 et que toute langue confesse que Jésus-Christ est Seigneur, à la gloire de Dieu le Père. » Pourquoi? Parce qu'Il a refusé de fuir de rejet : vv.6-8 « existant en forme de Dieu, (Il) n'a point regardé comme une proie à arracher d'être égal avec Dieu, 7 mais s'est dépouillé lui-même, en prenant une forme de serviteur, en devenant semblable aux hommes; 8 et ayant paru comme un simple homme, il s'est humilié lui-même, se rendant obéissant jusqu'à la mort, même jusqu'à la mort de la croix. »

3. LA DÉCEPTION DE L'ABANDON

La déception de la solitude et de l’abandon est invariablement associée à la déception du rejet. Dans le Jardin de Gethsémané Jésus convoite le soutien de Ses disciples pendant Ses heures d'agonie personnelle et lutte spirituelle : Marc 14:33-34 « Il prit avec lui Pierre, Jacques et Jean, et il commença à éprouver de la frayeur et des angoisses. 34 Il leur dit: Mon âme est triste jusqu'à la mort; restez ici, et veillez. » ; Luc 22:41-42,44 « Puis il s'éloigna d'eux à la distance d'environ un jet de pierre, et, s'étant mis à genoux, il pria, 42 disant: Père, si tu voulais éloigner de moi cette coupe! Toutefois, que ma volonté ne se fasse pas, mais la tienne. 44 Étant en agonie, il priait plus instamment, et sa sueur devint comme des grumeaux de sang, qui tombaient à terre. ». Jésus demande à Pierre, Jacques et Jean de veiller pendant qu'Il prie. Mais est-ce qu'ils veillent ? Est-ce qu'ils encouragent et soutiennent le Seigneur ? Est-ce qu'ils intercèdent pour Lui ? Est-ce que leur sueur devient aussi comme des gouttes de sang ? Non, pendant que Jésus prie, eux, ils ronflent: Mt.26:40a « il vint vers les disciples, qu'il trouva endormis ». Entendez-vous Sa déception : v.40b « Vous n'avez donc pu veiller une heure avec moi! » ? Jésus a investi 3½ années de Sa courte vie dans ces disciples. Mais maintenant, quand Il demande qu'ils investissent juste une courte heure de leur vie dans Lui, ils le déçoivent misérablement : « il vint vers les disciples, qu'il trouva endormis ». Quelle déception. Combien Jésus doit Se sentir seul à ce moment ! S'il y a une fois quand Il a besoin de leur soutien, c'est maintenant - maintenant, quand Il Se prépare à lutter seul contre toutes les puissances de l'enfer et le diable rassemblées contre Lui. Il sait qu'Il ne peut pas compter sur le soutien des Juifs, encore moins sur la sympathie des Romains. Mais Ses disciples, qui, unanimement, Lui ont promis leur fidélité absolue il y a quelques heures, dans la chambre haute, s’avèrent incapables de veiller même une heure avec Lui. Comment est-ce que Jésus réagit à cette déception? Avec résignation : les laisser dormir ? Avec colère, en les secouant pour qu’ils se réveillent ? Comment est-ce que Jésus réagit contre la déception de l'abandon? Savez-vous comment ? Il redouble Sa prière! Il prie encore plus! Et c'est alors pendant qu'Il porte cette déception profonde de l'abandon, qu'Il prie la prière qui déclenche le processus de Sa souffrance et Sa mort, et de notre rédemption et notre vie éternelle : Luc 22:42 « que ma volonté ne se fasse pas, mais la tienne. ». Jésus n'abandonne pas ces trois disciples qui L'ont déçu en L'abandonnant dans Son heure de grande épreuve. Au contraire, ces mêmes disciples qui L'ont déçu en Son heure de grand besoin, seront des témoins privilégiés de Sa résurrection et de Son ascension! Jésus change la déception en gloire!

Est-ce qu'il y a des frères et des sœurs en Christ qui nous ont déçus ? Ils ont promis de nous aider et de vous soutenir. Nous avons compté sur eux. Mais ils n'ont pas tenu leur promesse. Ils ne nous ont pas soutenus en notre heure de besoin. Au contraire, ils nous ont abandonnés. Ils nous ont déçus. Comment est-ce que nous réagissons contre une telle déception? En les abandonnant eux aussi ? En mettant autant de distance que possible entre eux et nous-mêmes ? En annulant notre confiance et notre soutien, et peut être même en arrêtant de prier pour eux ? Suivons-nous plutôt l'exemple de Jésus et redoublons nos prières pour eux et notre engagement vis-à-vis d’eux, et, comme Jésus, changeons notre déception dans les défaillances et les imperfections des autres dans la gloire !

4. LA DÉCEPTION DU RENIEMENT

La quatrième forme de déception est la déception du reniement. L’un des trois disciples qui ont déçu le Seigneur dans le Jardin de Gethsémané Le déçoit encore une fois dans la cour du palais du souverain sacrificateur (ce sont souvent toujours les mêmes qui nous déçoivent …) : Luc 22:54-61a « Après avoir saisi Jésus, ils l'emmenèrent, et le conduisirent dans la maison du souverain sacrificateur. Pierre suivait de loin. 55 Ils allumèrent du feu au milieu de la cour, et ils s'assirent. Pierre s'assit parmi eux. 56 Une servante, qui le vit assis devant le feu, fixa sur lui les regards, et dit: Cet homme était aussi avec lui. 57 Mais il le nia disant: Femme, je ne le connais pas. 58 Peu après, un autre, l'ayant vu, dit: Tu es aussi de ces gens-là. Et Pierre dit: Homme, je n'en suis pas. 59 Environ une heure plus tard, un autre insistait, disant: Certainement cet homme était aussi avec lui, car il est Galiléen. 60 Pierre répondit: Homme, je ne sais ce que tu dis. Au même instant, comme il parlait encore, le coq chanta. 61 Le Seigneur, s'étant retourné, regarda Pierre. ». Est-ce que vous percevez la déception dans les yeux de Jésus ? Pierre l’a remarqué : v.62 « étant sorti, il pleura amèrement. ». J'imagine que ce Jésus ressent lors de cette déception Lui fait encore plus mal que ce qu’Il a expérimenté lors des précédents. Comment est-ce que nous nous sentons quand quelqu'un qui nous croyions être l’un de nos meilleurs amis nie même qu’il nous connaît? Comment est-ce que Jésus va réagir à cette nouvelle déception avec Pierre ? Comment est-ce que nous réagissons quand gens dans qui nous avons investi beaucoup de temps et énergie nous déçoivent ? Comment est-ce que nous réagissons quand des frères et sœurs en Christ sur qui nous pensions pouvoir compter, nous déçoivent ? Je pense que si j'avais été Jésus, Pierre aurait reçu une lettre recommandée dans son courrier le mardi de Pâques mardi - une lettre avec seulement trois mots, écrit dans l'encre très noire : « Tu es licencié » ! Mais Jésus n’exprime pas Sa déception par lettre recommandée. Il exprime Sa confiance avec un nouveau contrat – qui, lui, en effet consiste en trois mots !: « Pais mes brebis. » (Jn.21 :17)! Est-ce que vous pouvez croire cela ? Est-ce qu’il ne serait pas à conseiller de ne plus compter sur ce rétrogradé Pierre, ou au moins à exiger une longue période de probation ? Cependant Jésus le réintègre avec une seule condition. Savez-vous laquelle ? L'amour ! Comment est-ce que nous réagissons contre la déception du reniement ? Est-ce que nous donnons encore une chance à ceux qui nous renient ? Pierre écrira quelques 36 ans plus tard : 2 Pi.3:9 « Le Seigneur ne tarde pas dans l'accomplissement de la promesse, comme quelques-uns le croient; mais il use de patience envers vous, ne voulant pas qu'aucun périsse, mais voulant que tous arrivent à la repentance. ». Je crois qu'il pensait aussi à lui-même quand il a écrit cela.

5. LA DÉCEPTION EN DIEU

Il y a encore plusieurs autres déceptions que je pourrais commenter – par exemple la déception de la lenteur de compréhension des disciples manifestée dans la chambre haute : Jn.14 :4-9 « Vous savez où je vais, et vous en savez le chemin. 5 Thomas lui dit: Seigneur, nous ne savons où tu vas; comment pouvons-nous en savoir le chemin? 6 Jésus lui dit: Je suis le chemin, la vérité, et la vie. Nul ne vient au Père que par moi. 7 Si vous me connaissiez, vous connaîtriez aussi mon Père. Et dès maintenant vous le connaissez, et vous l'avez vu. 8 Philippe lui dit: Seigneur, montre-nous le Père, et cela nous suffit. 9 Jésus lui dit: Il y a si longtemps que je suis avec vous, et tu ne m'as pas connu, Philippe! Celui qui m'a vu a vu le Père; comment dis-tu: Montre-nous le Père? » ; ou la déception de l’incrédulité de Thomas, qui refuse à croire à la résurrection ; ou la déception de la lenteur de reconnaissance des disciples sur le chemin d’Emmaüs. Mais je voudrais terminer avec la déception qui a du être la plus difficile et la plus dure de toutes pour le Seigneur. Sur la croix: Mt.27:46 « vers la neuvième heure, Jésus s'écria d'une voix forte: Éli, Éli, lama sabachthani? c'est-à-dire: Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? ». Est-ce qu’il vous est jamais arrivé d’être déçu en Dieu ? Nous sommes peut-être embarrassés pour l'admettre publiquement, mais n’est-ce pas qu’il y a des moments où Dieu nous déçoit - quand Il ne paraît pas écouter nos prières; quand Il semble ne pas répondre à nos demandes; quand Il ne paraît pas Se soucier de nos problèmes et nos besoins. C'est toujours douloureux quand les gens nous déçoivent – encore plus quand ces gens sont des frères et sœurs en Christ. Mais la souffrance de la déception est beaucoup plus grande si elle vient de nos parents bien-aimés. Nous entendons la déception profonde, très profonde dans ce cri De Jésus : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? ». Dieu le Père a tourné Son dos à Son Fils unique bien-aimé. Pendant trois heures Il n'a pas permis au soleil de briller sur Lui. « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? ».

Nous ne serons jamais capables d'approfondir les profondeurs sombres de Jésus qui souffre sur la croix. Le Calvaire est une terre sacrée. Nous ne pouvons que regarder de loin pendant que le Christ, l'agneau de Dieu « ôte le péché du monde. » (Jn.1:29) et achète notre rédemption avec Son sang. Les pensées et sensations du Seigneur pendant ces heures d'obscurité physique et spirituelle sont trop sacrées et trop privées pour notre inspection. Seulement Ses sept paroles parlées de la croix nous donnent quelque petite idée de ce qu'Il expérimente : Luc 23:34 « Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu'ils font. »; Luc 23:43 « Je te le dis en vérité, aujourd'hui tu seras avec moi dans le paradis. »; Jn.19:26-27 « Femme, voilà ton fils. 27 … Voilà ta mère. » ; v.28 « J'ai soif ». Et maintenant, vers la fin, avec l’avant-dernier souffle : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? ».

Quand Jésus est né Il n'a pas demandé à Son Père : « Mon Dieu, Mon Dieu, pourquoi dois-J’ôter Ma gloire céleste pour naître dans une étable. Il n'a pas posé la question : « Mon Dieu, Mon Dieu, pourquoi est-ce que Je dois Me soumettre au baptême d’eau ?, ni: « Mon Dieu, Mon Dieu, pourquoi est-ce que Tu permets au Satan à me tenter ? ». Il n'a même pas demandé dans le jardin de Gethsémané même : « Mon Dieu, Mon Dieu, pourquoi est-ce que Tu ne M'enlèves pas cette coupe ? », ni même : « Mon Dieu, Mon Dieu, pourquoi est-ce que je dois souffrir l'humiliation d'être arrêté, le déshonneur d'être accusé faussement, le mépris d'être moqué ? », « Mon Dieu, Mon Dieu, pourquoi dois-Je supporter la torture de la flagellation, le tourment de la couronne d'épines, la honte de nudité, le mal atroce des clous, le supplice de la soif ? ». Non, Jésus: Esa.53:7 « a été maltraité et opprimé, Et il n'a point ouvert la bouche, Semblable à un agneau qu'on mène à la boucherie, A une brebis muette devant ceux qui la tondent; Il n'a point ouvert la bouche. ». Mais maintenant, à la fin: « vers la neuvième heure, Jésus s'écria d'une voix forte: Éli, Éli, lama sabachthani? c'est-à-dire: Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? ». Pourquoi est-ce que Jésus demande « Pourquoi » ? Est-ce qu'Il ne sait pas pourquoi ? N'était-Il pas présent au ciel quand le plan éternel du salut a été dessiné ? Est-ce que : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? » est le cri d'un martyr qui doute sa foi ou qui perd sa vision, ou le cri de doute, ou le désespoir ou la déception?

La bataille sur le Calvaire arrive à son climax dans ce texte qui décrit sûrement le moment le plus difficile dans toute l’existence éternelle de Jésus. Sa vie sur la terre termine violemment et atrocement douloureusement. Sa souffrance est insupportable. Sa force physique est épuisée. Mais dans ces dernières secondes qui précèdent le dernier spasme avant que Son coeur ne soit percé pour qu’en coulent du sang et de l’eau, Jésus remplit Ses poumons torturés une dernière fois pour crier avec une voix forte : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? ». Jésus Se sent complètement seul, totalement abandonné. Pendant tous les milliards d'années de Son existence éternelle Il ne S'est jamais senti seul. Il n'a jamais été seul ! Il n’a jamais été séparé de Son Père céleste bien-aimé pour même une seule fraction d'une seconde. Il y a quelques jours Il a dit aux Juifs: Jn.10:30,38 « Moi et le Père nous sommes un. … 38 … croyez à ces oeuvres, afin que vous sachiez et reconnaissiez que le Père est en moi et que je suis dans le Père. ». Hier soir, dans la chambre haute, Il a dit la même chose à Ses disciples. Hier soir, Il a remercié le Père pour Leur unité dans Sa prière sacerdotale dans le jardin de Gethsémané. Mais maintenant, sur la croix où : Isa.53:4 « ce sont nos souffrances qu'il a portées, C'est de nos douleurs qu'il s'est chargé », où v.5 « il était blessé pour nos péchés, Brisé pour nos iniquités; Le châtiment qui nous donne la paix est tombé sur lui, Et c'est par ses meurtrissures que nous sommes guéris. », Il endure la séparation du Père qui est infiniment plus douloureux à Lui que les meurtrissures et les épines et les clous : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? ».

Son cri est si fort qu le voile du temple se déchire en deux, si fort que la terre tremble, si fort que les sépulcres s’ouvrent. « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? ». Jésus appelle au ciel, mais le ciel ne répond pas ! Deux fois pendant Sa vie, Dieu a déchiré les nuées pour crier à la terre : Mt.3:17 « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai mis toute mon affection. » (c.f. Marc 9:7). Mais maintenant, quand Jésus appelle au ciel : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? » le ciel reste silencieux. Pourquoi? Pourquoi est-ce que Dieu ne répond pas à Son Fils bien-aimé? Pourquoi est-ce que Dieu Lui tourne Son dos ? Vous et moi, nous savons pourquoi - parce que : 2 Cor.5:21 « Celui qui n'a point connu le péché, il l'a fait devenir péché pour nous, afin que nous devenions en lui justice de Dieu. ».

Dans Sa mort, Jésus nous donne une dernière leçon sur la déception - probablement la leçon la plus importante et la plus puissante de toutes. Jésus ne peut plus voir Son Père. Il ne peut pas entendre la voix de Son Père. Il ne peut pas sentir la présence de Son Père. Mais Il continue néanmoins à croire en Lui et à mettre Sa confiance en Lui. Sa foi dans les promesses de Son Père est si grande qu'Il continue à avoir confiance complètement et inconditionnellement en Lui bien que tout contact avec Lui soit coupé : Mt.27:50 « Jésus poussa de nouveau un grand cri » ; Luc 23:46 « Père, je remets mon esprit entre tes mains. » ! Frères et sœurs : voilà la vraie foi. Jésus ne peut ni voir ni entendre Son Père, ni sentir Sa présence. Tout contact est rompu Mais malgré cela Il remet Son esprit entre les mains de Son Père devenues maintenant invisibles. « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? ». La déception n’est-ce point la fin de l'histoire ! Non, Jésus Christ a transformé la plus grande déception de tous les temps dans la plus grande et plus glorieuse victoire de l’éternité ! Suivons Son exemple quand nous sommes déçus: Hébr.12:1-3 « Nous donc aussi, puisque nous sommes environnés d'une si grande nuée de témoins, rejetons tout fardeau, et le péché qui nous enveloppe si facilement, et courons avec persévérance dans la carrière qui nous est ouverte, 2 ayant les regards sur Jésus, le chef et le consommateur de la foi, qui, en vue de la joie qui lui était réservée, a souffert la croix, méprisé l'ignominie, et s'est assis à la droite du trône de Dieu. 3 Considérez, en effet, celui qui a supporté contre sa personne une telle opposition de la part des pécheurs, afin que vous ne vous lassiez point, l'âme découragée. ».

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Michaël Williams est professeur à temps partiel au Continental Theological Seminary

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1 commentaire
  • tuesunelampeamespied Il y a 10 années, 3 mois

    Dans la vie on es très déçus très jugé mais dans mon coeur éternellement je sais que JÉSUS et le fils de DIEU qu il et mort pour nos péchés mais ressuscité afin que qui conque croit en lui sera sauvé amen