L’épreuve du succès : histoire de Joseph suite. Article n°8

Je ne crois pas qu’il y ait deux Saint-Esprit, l’un attristé par une situation donnée et l’autre nous incitant à le louer pour cette même situation. Quand l'Esprit est attristé par une offense, le louer pour cette dernière équivaut à lui en attribuer la responsabilité finale. Ce n’est pas parce que Dieu rachète, répare et restaure une situation, que le mal qui l’a causée s’en trouve justifié. Dieu justifie le pécheur, jamais le péché! Il se trouve pourtant une multitude de chrétiens qui, sans s’en rendre compte, justifient ce dernier. Ils avancent des idées erronées qui font, pour la victime, autant de mal qu’un couteau dans une plaie. En voici un exemple type.

Admettons que quelqu’un vous agresse par pure malveillance et vous fracture la jambe. Hospitalisé, vous jouissez réellement de ce temps d’arrêt et, de plus, une personne alitée à vos côtés se convertit par votre témoignage. Beaucoup vous diront: " Heureusement que cette mésaventure vous est arrivée, elle est une bénédiction! " La malveillance devient soudain une bonne chose à leurs yeux, elle est perçue comme " l’amie secrète de Dieu ". Sans s’en rendre compte, on appelle ainsi le mal bien et le bien mal, ce que l’Ecriture réprouve sévèrement. Cette méchanceté gratuite, ainsi que n’importe quelle autre, est horrible, et le sera toujours. Elle est l’ennemie de Dieu et le restera pour l’éternité. Dieu n’est pas une girouette, attristé par un acte le lundi et applaudissant le même acte le vendredi.

Où est donc la vérité dans un tel cas? Si, au lieu de nourrir de la rancoeur envers votre agresseur, vous lui avez pardonné, surmontant ainsi le mal par le bien; l’onction, la consolation, la sagesse de Dieu vont créer au sein de la détresse une nouvelle situation. Je ne veux pas dire par là que Dieu nous abandonne si nos combats sont chaotiques, ce n’est pas le point soulevé ici. La puissance créatrice de Dieu a fait jaillir la vie là où la mort aurait pu triompher. Vais-je en faire un prétexte pour justifier le péché? Jamais. Vais-je louer Dieu pour la malveillance? Jamais. Vais-je louer Dieu pour son amour, sa créativité, son pardon, son salut et sa guérison? Bien sûr!
 
Face au mal, l’Ecriture ne nous appelle pas à la louange mais au pardon. Le salut de Dieu restaure, il n'exalte pas le péché. Joseph n’a certainement pas loué Dieu d’avoir été vendu, mais il a continué à l'aimer et à aimer ses frères en pardonnant leur faute. Il a ainsi conservé et amené la bénédiction divine chez son nouveau maître. Nourrir amertume et pitié de soi représentait une forte tentation; s'il y avait succombé, Potifar n’aurait acheté qu’un esclave éteint, rempli de pensées de vengeance inassouvie. Quelqu’un a dit: "Je ne permettrai à personne de détruire ma relation avec Dieu en m’obligeant à haïr."

Comme les ténèbres n'ont pu envahir son coeur, c'est la lumière qui a inondé les propriétés de Potifar. Grâce à elle, tout va lui réussir. En plusieurs étapes, Joseph passe du statut du dernier esclave venu à celui de bras droit du maître des lieux. Il est maintenant l’intendant respecté d’un magnifique domaine, position aussi inattendue qu’exceptionnelle. Il a de multiples serviteurs sous ses ordres et tout prospère entre ses mains.

Arrivé à ce stade, il aurait pu se dire: " Je n’ai pas encore vingt ans et ma position est déjà plus importante que celle de mon propre père." Ce succès aurait pu lui monter à la tête. Epousant les plaisirs et coutumes attachés à sa fonction, laissant ses affaires et responsabilités étouffer peu à peu sa communion avec Dieu, il aurait pu mettre sa foi en veilleuse. L’onction divine aurait alors disparu.
 
Certains jeunes disciples sont enflammés pour Christ alors qu'ils ne gagnent que cent ou cinq cents euros par mois; ils ont peu d’influence sur la société, mais leur coeur est ardent. Cependant, quelques années plus tard, on les retrouve exerçant de grandes responsabilités comme médecins, avocats ou directeurs; ils gagnent dix ou vingt fois plus mais sont devenus spirituellement tièdes; ils ont perdu toute vraie saveur pour la société qui les entoure. Ce n'est pas une fatalité, mais ceux qui ne se préparent pas au succès risquent d’en devenir les victimes.
 
Mise en page par Marianne Dubois
 
Carlo Brugnoli est disponible pour enseigner dans votre groupe de jeunes, votre église, votre région. Cet enseignement est gratuitement à votre disposition en vidéo sur le site: www.carlobrugnoli.net

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