Vivre ce que l’on prêche…et prêcher ce que l’on vit

Vivre ce que l’on prêche…et prêcher ce que l’on vit

Communiquer l’évangile, la Parole de Dieu, représente pour tout prédicateur à la fois une redoutable responsabilité et un extraordinaire privilège. C’est la raison pour laquelle de nombreux hommes à travers les siècles, depuis les temps apostoliques, y ont consacré leur vie. Le cours de Communication de la Parole, dispensé à l’ Institut de Théologie pour la Francophonie, a été donné par un de ces hommes dont la prédication est une passion. Le pasteur, enseignant et prédicateur Claude Houde nous donne une structure et une connaissance adéquate des fondations de la prédication et de l’homilétique. Il nous inspire à la passion, à l’excellence et à une consécration nouvelle à ce ministère choisi et béni de notre Dieu.

Il existe de nombreuses caractéristiques, selon la Parole de Dieu, nécessaires à un bon message. L’une d’entre elles, citée dans l’évangile de Matthieu au chapître7 verset 29, est l’autorité spirituelle. Mais d’où vient cette autorité ? Comment est- elle donnée ?

Voici les réponses de notre enseignant, l’autorité spirituelle dans la prédication est donnée dans :

- La prière : ayez foi qu’en sortant de la prière, même si rien n’est visible humainement, Dieu nous donne une autorité spirituelle.
- La Parole dans le lieu secret.
- La pureté du prédicateur dans sa vie personnelle qui va déterminer son autorité
- Etre à la place (que Dieu a préparé pour nous).
- La passion et la persévérance dans nos épreuves (afin de fortifier l’homme intérieur).
- La pratique devant Dieu des principes que nous communiquons (surtout vivre ce que l’on prêche).

L’autorité ne vient pas d’un titre donné au prédicateur, d’une domination qu’il essaierait d’avoir sur sa congrégation, ou du volume dans le ton de la voix. L’autorité est octroyée par le Seigneur et par son Esprit qui donne autorité spirituelle à nos paroles et à notre message.

Nous réalisons donc, comme le dit William Evans, dans le livre Comment prêcher d’A.Kuen, que « la prédication consiste en deux choses : un homme et un message, c’est à dire une personnalité et une vérité. »

Vivre ce que l’on prêche concerne avant tout le messager, la personnalité du prédicateur.

Voici ce qu’il devrait être et rechercher. Il devrait être profondément humain, appelé (1Tim 1.12), être moralement et spirituellement qualifié, affectionné aux choses de l’Esprit. L’appel, les aptitudes, l’art oratoire, l’appréciation de l’auditoire ne sont pas suffisants. L’arrivisme, l’appui religieux, et l’altruisme ne sont pas suffisants.

Le plus important est qui je suis quand personne ne me voit. Il devrait être pleinement conscient de son insuffisance par lui même (1 Cor 2.3), mature (1 Tim 3.6), discipliné (1 Cor. 9.25), saint et intègre (1 Cor.9.27), et actif c’est à dire prêcher souvent pour aiguiser et affiner le don que le Seigneur lui a donné (2 Tim 4.2-5). Enfin, il devrait être heureux, privilégié et satisfait de prêcher. Le prédicateur doit considérer comme un privilège d’être choisi à cet appel divin. La prédication doit être sa joie, sa vie et occuper une place importante dans son cœur.

La question de base que le prédicateur doit se poser est : « Est- ce que j’aime PRECHER ? »

Qu’est ce qui me nourrit, me fortifie ? «Ma nourriture est de faire la volonté de celui qui m’a envoyé et d’accomplir son œuvre » Jean 4.34.

La raison pour laquelle nous sommes heureux est que nous accomplissons l’appel de DIEU sur nos vies.

L’accord entre ce que nous disons et ce que nous sommes se nomme : la sincérité. J.Stott dit que la sincérité d’un prédicateur a deux aspects : il est convaincu de ce qu’il dit lorsqu’il prêche (son message), et il met en pratique ce qu’il prêche en dehors de la chaire (sa personnalité).

Si le messager ou prédicateur occupe une place prépondérante dans la prédication, son message a aussi une influence importante. De ce fait, toute prédication se doit de posséder :

• De la vie 2 Cor. 3.6
Il faut que la prédication communique la vie spirituelle. Le message doit être une révélation personnelle dans notre cœur avant d’en parler aux autres, écrit par le Saint Esprit dans notre coeur.
• De la liberté 2 Cor. 3.17
La liberté dont nous parlons en est une qui est spirituelle. Nous sommes, par Son Esprit, libérés de notre personnalité, de nos inhibitions et de nos craintes afin de proclamer le pur message que Dieu nous a donné. La connaissance biblique seulement n’apporte pas la vie, la connaissance doctrinale est importante mais le prédicateur doit être libéré, fortifié, consolidé par l’Esprit de Dieu.
• Du rapport Actes 14.8-10. Un des secrets du prédicateur efficace est de connecter ou créer un lien avec l’auditoire. Il faut que les personnes, l’auditoire se sente vraiment concerné, considéré. Le prédicateur doit être investi d’une haine farouche de l’ennui.

Du sérieux Mat. 26.39. Nous voyons, à Gethsémané, l’ultime importance de la mission qui attendait notre Seigneur. Bien qu’il y ait place à l’humour dans la prédication, nous devons garder en considération l’immensité des conséquences spirituelles et des résultats du succès ou de l’insuccès de notre prédication. L’éternité est notre enjeu et nous devons aborder la prédication avec beaucoup de sérieux.

• De la pertinence Romains 1.14-15. L’apôtre Paul s’adaptait au public auquel il s’adressait et cherchait continuellement à apporter un message approprié à son auditoire. Nous ne prêcherons pas de la même façon à une église dans une réunion d’évangélisation, de jeunesse ou dans une réunion de personnes âgées. Nous devons apprendre, dans notre langage, nos illustrations, notre contenu et notre style, à être pertinents au public et à la situation dans laquelle nous nous trouvons. Le message demeure le même, pas la forme. Le messager doit réfléchir à la manière d’apporter le message.
• De la Passion 2 Cor. 5.13-14. Nous parlons du sujet le plus passionnant au monde et nous devons le faire avec passion. • De la compassion (empathie) Matthieu 9.35-36. Nous devons aimer passionnément ceux à qui nous nous adressons. Elle doit venir de l’Esprit de Dieu qui nous donne de voir les gens tels que Jésus les voit.
• De l’urgence 2 Cor. 5.20. Nous devons réaliser que nous ne savons jamais à qui nous nous adressons, qui est présent dans notre auditoire, et s’ils seront là une autre fois. Cette réalisation nous amène à une « urgence spirituelle » dans la préparation et la présentation de notre message.

De la puissance 1 Cor. 2.4-5. La Parole de Dieu nous dit que l’onction du Saint Esprit brisera le joug et que Dieu lui-même doit transformer les vies. Nous devons apprendre à dépendre de plus en plus du Saint Esprit dans chaque aspect de la dynamique de la prédication.

La personnalité, le message et l’autorité sont étroitement liés. Mais comme l’apôtre Paul l’écrira à Timothée, le prédicateur doit veiller premièrement sur lui même puis sur son enseignement 1 Tim 4.16.

Laurent Waghon, étudiant à l’ Institut de Théologie pour la Francophonie. Actuellement il est en formation pour l’obtention du baccalauréat en Théologie pratique pastoral, impliqué depuis deux ans à Impact Jeunesse à l’église Nouvelle Vie. Marié à Damaris et père de quatre enfants, ils viennent du nord de la France et résident à Longueuil.

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2 commentaires
  • Yankee-one Il y a 9 années, 9 mois

    Merci pour l’édification
  • Marie Blanche Il y a 15 années, 6 mois

    Merci pour ce message Il y'a un évangile prêché par le langage et un autre prêché par le caractère. il faut réellement un accord entre ce que nous prêchons et ce que nous sommes; faute de quoi, nous allons prêcher un évangile stérile Seigneur aide-moi à vivre au quotidien le message que je prêche Dieu vous bénisse