Peut-on prendre la Bible comme un oracle ?

Peut-on prendre la Bible comme un oracle ?

Question d'un Internaute :"Ouvrir la Bible au hasard, un peu comme un oracle, pour recevoir des réponses de Dieu peut-il être considéré comme une pratique acceptable ?"

J'aimerais tout d'abord dire que le lecteur attentif de la parole de Dieu reçoit tout naturellement des réponses à de nombreuses questions. Je crois de tout mon cœur à l'inspiration des Écritures, mais je crois aussi que cette inspiration va au-delà du simple texte écrit. Lorsque, dans un esprit de prière, on se penche sur la parole de Dieu, le Saint-Esprit rend le texte particulièrement vivant. Il arrive même que dans certaines circonstances, un passage que l'on a déjà lu maintes fois semble sortir du texte avec une signification particulière, en relation étroite avec ce qu'on est en train de vivre.

Par ailleurs, j'ai eu l'occasion de rencontrer des amis Brésiliens qui avaient été enseignés à utiliser la Bible d'une manière spéciale pour, disaient-ils, "consulter l'Éternel". Il s'agissait d'ouvrir sa Bible au hasard, de pointer le doigt sur un endroit quelconque, et de lire ce qui était censé être la réponse. Il me semble évident qu'une telle méthode est à proscrire totalement, car elle constitue ce que j'appellerai de la "biblomancie", qui ne vaut guère mieux que la cartomancie dans son principe, et que la sainteté de son support ne parvient pas à rendre crédible.

Lors de mes séjours en Angleterre, et plus tard en Norvège, j'ai eu l'occasion de découvrir une pratique qui s'apparente un peu à cela. Le principe en était de choisir au hasard un tout petit rouleau de papier dans une boîte, ou un petit carré de carton, sur lesquels étaient inscrites des références bibliques, exclusivement composées de promesses de la Bible. On appelait ça volontiers des "grains de manne" !

Cette espèce de tirage au sort était censé apporter un encouragement, une direction ou une approbation divine. Remarquons en passant que cette pratique quasi superstitieuse avait le grave inconvénient de proposer les promesses de l'Écriture en faisant totalement abstraction des conditions qui les sous-tendent.

On raconte l'histoire d'un chamelier maladroit, accompagnant un médecin missionnaire, qui fit tomber sur le sable un chargement de diverses pilules qui se répandirent et se mélangèrent. Dans l'impossibilité de les distinguer l'une de l'autre, on les laissa sur le sol. Le sorcier guérisseur du village s'empressa de les ramasser précieusement, et quelques années plus tard, au retour du médecin missionnaire, il lui montra fièrement un bocal étiqueté : "pilules assorties". Puis il lui expliqua : "Parmi tous mes remèdes, ce sont ces pilules qui ont le plus de succès. Je ne les donne qu'à mes patients dont je ne comprends pas la maladie" !

Cette anecdote nous fait sourire, mais lorsqu'on utilise les méthodes décrites plus haut, on prend tout simplement la Bible pour un bocal de "pilules assorties".

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1 commentaire
  • MarieDomi Il y a 5 années, 10 mois

    Je viens de lire l'article. Sans vouloir me positionner, je ne peux cependant faire abstraction de ce récit de St François, où dans les Fiorett, il demande au prêtre d'ouvrir la Bible par trois fois pour connaître la volonté de Dieu, et en reçoit trois réponses claires et sans équivoque. (Chapitre 2, De Frère Bernard de Quintavalle, Premier compagnon de Saint François : " Après qu'ils eurent entendus la messe et furent restés en oraison jusqu'à Tierce, le prêtre, à la prière de saint François, prit le missel et, ayant fait le signe de la croix, l'ouvrit trois fois au nom de Notre Seigneur Jésus-Christ ...)