Grâce pour tous

Grâce pour tous

Lorsque l'on commence à lire l'Évangile de Jean, il n'est pas long avant que l'on ne découvre que la description que l'Apôtre fait de Jésus, « plein de grâce et de vérité », est en fait une stratégie pour le ministère et non une description poétique du Christ. Partout dans le quatrième Évangile, nous lisons que Jésus préparait le terrain pour la vérité par des actions qui démontraient la grâce. La vérité et la grâce travaillaient main dans la main. Toutes les deux étaient partenaires pour rejoindre l'humanité avec la bonne nouvelle.

Une des rencontres les plus renommées des Évangiles est trouvée dans le quatrième chapitre alors que Jésus rencontre une femme samaritaine au puits de Jacob. Le premier signe de grâce est démontré par le seul fait que Jésus a fait un détour, spécialement pour se rencontrer cette femme, malgré la chaleur du midi. Pendant ce temps-là, ses amis, les disciples, étaient partis chercher quelque chose à manger (Jn 4. 8). Jésus n'était pas seulement fatigué et assoiffé mais il avait également faim (Jn 4. 6-7). Sa priorité était les gens et particulièrement ceux qui étaient dans le besoin, avant même de chercher à combler ses propres besoins ou de regarder à son temps. Malgré la vie tortueuse de cette femme, Jésus a pris le temps et il a fait l'effort d'être avec elle, qui était, non seulement une « femme », mais aussi une « Samaritaine ». En ce temps-là, les Juifs n'avaient rien à faire avec les Samaritains qui étaient considérés comme une race impure que les vrais « fils d'Abraham » méprisaient.

Si on se place dans la culture de l'époque, cette femme avait, dès le départ, un double handicap. Nous croyons en plus qu'elle était consciente de cette situation, à cause de la réaction qu'elle a eue lorsque Jésus lui a parlé, elle, une femme samaritaine (Jn 4. 9). Jésus sortait des normes de l'époque et il semble qu'elle ait été surprise. Jésus dépassait les barrières culturelles afin d'entamer un dialogue avec quelqu'un qui n'en n'était semblablement pas digne, mais en plus, quelqu'un qui vivait une vie de péché évident ! Plusieurs commentateurs croient que sa vie était connue par son entourage et que c'était la raison pour laquelle elle venait puiser de l'eau à midi, dans la grande chaleur de la journée. Personne d'autre ne s'y trouverait à ce moment. Elle était méprisée parmi les méprisés, mais l'association de Jésus-Christ avec cette femme méprisée a servi à la préparation du chemin pour la vérité et pour une éventuelle conversion.

Jésus n'a jamais évité la vérité, même si cela pouvait mettre les gens un peu mal à l'aise. Après avoir développé un contact avec la Samaritaine, Jésus lui a posé des bonnes questions qui l'ont amenée à dévoiler ses pratiques pécheresses et ses relations sexuelles dysfonctionnelles. Elle avait eu cinq maris et elle vivait en concubinage avec un « petit ami » (Jn 4. 16-18). Jésus avait maintenant une plateforme pour communiquer la vérité au sujet de l'eau vive, la vraie spiritualité et l'adoration. Nous lisons que ceci a produit une conversion  qui a amenée plusieurs autres personnes à venir écouter Jésus (Jn 4. 23). La femme est passée de l'état de pécheresse, qui apportait solitude et problèmes sexuels, à l'état d'évangéliste efficace. Nous avons ici un exemple merveilleux de la grâce et de la vérité en action. La grâce n'a pas changé la femme mais la vérité oui ! Sans la manifestation de la grâce par Jésus, la vérité n'aurait jamais eu l'occasion de faire son oeuvre. Jésus n'a jamais évité la vérité, même si elle était dure comme dans notre exemple, mais il s'est servi de la grâce pour capter l'attention de cette personne. La grâce sans la vérité ne peut libérer personne et la vérité sans la grâce se retrouve souvent sans auditoire.

La grâce de Jésus discernait que cette femme valait la peine de faire un détour. La grâce avait la compassion pour y voir une femme solitaire, aux prises avec une vie intime dysfonctionnelle et qui compensait un vide émotionnel et spirituel avec des hommes. Jésus l'a traitée avec respect et dignité comme il l'aurait fait pour une personne de valeur. Il ne l'a pas traitée à la manière des hommes de son temps ou comme les Juifs pouvaient le faire avec les Samaritains mais plutôt comme Dieu le Père traite tous et chacun, avec amour et voyant la  valeur de chaque personne. Pour Christ, elle était une personne, un être humain créé, avant tout, à l'image de Dieu, et qui avait besoin du salut tout comme n'importe qui d'autre.

Ma prière pour les étudiants en formation, pour les pasteurs et les églises en général, est que nous puissions être moins centrés sur nos programmes et nos horaires personnels et plus centrés sur les personnes qui sont autour de nous. S'il y a une époque où les prédicateurs et les pasteurs devraient être sensibles à ceux qui ont des vies mélangées et des problèmes sexuels, c'est bien aujourd'hui. Je crois que personne ne peut nier le fait que nous vivons dans une société perverse et obsédée par la pornographique et le sexe. Il ne faut pas que les pasteurs ne soient scandalisés, offensés ou indignés par ceux qui remplacent une soif spirituelle par des pseudo satisfactions sexuelles. Que ce soit l'homosexualité, le concubinage, le divorce et le remariage à répétition, les pratiques sexuelles illicites ou pornographiques, toutes les personnes qui sont aux prises avec cela ont besoin d'une mesure de grâce afin qu'ils puissent entendre la vérité, qu'ils l'acceptent ou pas.

Les églises ne devraient pas éloigner les pécheurs quelque soit leurs péchés méprisables et dégoûtants. Nous ne devrions pas prêcher la vérité au sujet du péché et de ses conséquences éternelles sans manifester la grâce; il est possible de manifester plus de grâce afin de démontrer quelle valeur Jésus donne à chaque être humain et d'offrir la possibilité d'être libéré et restauré par la vérité. Nous ne devons pas faire des « montagnes » avec les problèmes personnels des gens si nous voulons être efficaces comme Jésus qui transmettait puissamment la vérité à une génération brisée par le péché. Jésus voyait dans cette femme pécheresse et troublée, un potentiel d'adorateur et d'évangéliste.

Puisse le Seigneur nous donner la même perspective. Si vous cherchez des gens parfaits pour votre église, vous chercherez longtemps. Mais, si vous cherchez des pécheurs qui sont assoiffés pour la vérité de l'eau vive, ouvrez bien vos yeux... ils sont partout autour de vous.

Mark Lecompte

Découvrez l’histoire de Mike Genung , anciennement dépendant au sexe et à la pornographie dans son livre «  Chemin de la grâce »

 

 

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6 commentaires
  • Arthur Il y a 7 années

    Cette samaritaine à souvent été appelé Évangéliste ; Quand elle demande a Jésus de lui donné cette eaux vive, le Christ ne refuse pas, mais il lui pose une condition; Va et revient avec ton mari, car elle vivait en adultère. Et quand elle va (évangéliser) elle dit; Venez voir un homme qui m'a dit tout ce que j'ai fait, ne serait-ce pas le Christ ?, avec un point d'interrogation. Les gens de la ville eux dise quand ils reviennent vers elle; Nous ne croyons plus à cause de ce que tu as dit, car nous l'avons entendu nous-mêmes et nous savons qu'il est le sauveur du monde. Et la Ils n'y a pas de point d'interrogation, ce n'est plus le même discourt. Rien ne laisse supposé dans le texte que la Samaritaine et revenue avec son mari pour recevoir cette eau vive. Si quelqu'un vient à moi et s'il ne (me préfère pas) a son père sa mère sa femme .....et même sa propre vie, ne peut-être mon disciple -Luc 14v26
  • FB.esalisabethmpiana.gustavo Il y a 10 années

    Seigneur,merci de plus pour la porole , ça être. Difficile mais avec vous ,je peut par ton aide
  • Nath201064 Il y a 10 années, 6 mois

    Merci Jésus Christ de nous avoir fait voir ce qu'il faut faire et ne pas faire . Puisses tu nous fortifier dans ta sagesse MERCI Amen .
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