Religieux ou spirituel : les différences N° 21

Confus ou convaincu ? (suite)

Des générations entières ont rêvé de l'an 2000, des multitudes de produits se sont présentés à l'avance avec le slogan «2000». Mais que s'est-il passé à l'abord de cette date historique ? D'abord, les médias, comprenant qu'un tel anniversaire comportait en lui-même un témoignage digne de réflexion, ont fouillé la planète entière pour y dénicher quarante calendriers différents. Ils ont ainsi légitimé le fait de passer sous silence Jésus-Christ, son message et son oeuvre, soulignant que l'an 2000 n'était finalement qu'une date symbolique parmi d'autres.
Ensuite, ils ont fait couler un torrent d'encre et de salive pour expliquer que le passage au troisième millénaire ne se produirait pas entre le 31 décembre 1999 et le 1er janvier 2000, mais bien un an plus tard. Il fallait donc que toute personne intelligente garde le meilleur en réserve pour le réveillon 2000-2001. Evidemment, un an après, ces mêmes médias se sont bien gardés de marquer l'entrée dans le troisième millénaire de la foi chrétienne...

Enfin, une partie* non négligeable des disciples de Christ, au lieu de saisir cette illustre occasion pour proclamer la grandeur de leur Seigneur au travers des siècles et des cultures, se sont fait peur. Ils ont prêché le bogue et, pour les plus zélés, la grande tribulation, la «bête» et la venue imminente de l'antichrist ! Ils ont photocopié leur livret de famille, vidé une partie de leur compte en banque, accumulé cent litres d'eau en bouteille dans leur cave et acheté des bougies de secours ! Début janvier 2000, ils ont replacé leur argent sur leur compte, jeté leurs photocopies, gardé les bougies inutiles pour Noël et ont mis trois mois à boire leur réserve d'eau; mais il était trop tard pour organiser une opération régionale ou nationale à la gloire de celui que nous aurions dû honorer. Quel gâchis !

Nous avons ainsi porté les fruits de la religiosité, du repli, de l'égoïsme et de la théologie en vogue : tout va mal, tout va de plus en plus mal, mais de toute façon nous ne sommes pas d'ici et nous repartons tout de suite ! En cela, nous avons été bien pires que les pharisiens qui considéraient l'or du temple plus sacré que le temple lui-même.

L'un des messages non-chrétiens sous-jacents au sujet du bogue était le suivant: «L'arrivée de l'an 2000 n'est pas une fête, c'est un immense problème international dont nous nous serions bien passés». Au lieu de discerner le piège et comprendre que «l'éléphant allait enfanter une souris», nombre de prédicateurs se sont fait les porte-parole du discours alarmiste.

Je me pose les questions suivantes: «A supposer que ce bogue ait effectivement apporté de gros problèmes, notre mission ne consiste-t-elle pas à enseigner à l'humanité tout ce que Jésus nous a prescrit ?» «N'y a-t-il pas dans son enseignement mille aspects essentiels, puissants, réformateurs, pour nous éviter de nous engouffrer dans une telle voie de garage?» «De quel droit un serviteur de Dieu peut-il abandonner la proclamation de la Parole pour inonder son entourage de messages et d'écrits sur le bogue et autres sujets de même acabit ?»

Certains de mes lecteurs pourraient penser qu'il est aisé pour moi d'écrire ces choses après coup; cependant mon opinion n'a pas changé. Voici ce que j'écrivais à propos de l'an 2000 (extrait de mon livre Progresser avec Dieu, page 4, édition 1992): «Nous ne devons en aucun cas devenir superstitieux face à cette date; certes c'est un anniversaire digne d'être fêté royalement , mais l'an 2000 sera aussi une année comme les autres, où certains auront mal aux dents, d'autres se marieront, d'autres encore mourront... Une année tout simplement normale.»

* Avec de grandes différences d'un pays et d'une dénomination à l'autre.

Mise en page de Marianne Dubois

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