Effondrement personnel ou impulsion de vie?

Les anniversaires c’est formidable ! On est l’objet de toutes sortes d’attentions. C’est ainsi que mon épouse s’est vue offrir un beau CD. Francis Cabrel. On aime ou on n’aime pas … Personnellement je le trouve profond, sensible aux questions importantes, doué par le créateur, mais à peine pessimiste tout de même.

Avec ma petite tendance mélancolique, je vibre facilement au son de ses propos, le temps d’une chanson. Au-delà, je risque de développer des pensées franchement noires… Il me rappelle l’Ecclésiaste, dans sa recherche du sens de la vie.

L’Ecclésiaste n’est pas non plus un grand optimiste. Il entrevoit les multiples complexités de la vie. La plus grosse étant la mort elle-même. On peut travailler toute une vie sans qu’il n’en reste rien… Les hommes passent, il en arrive d’autres, et tous tombent dans l’oubli. Et cette terrible réalité frappe tous les hommes, croyants ou non. Cependant, dans cette vie, qui si souvent nous laisse perplexe, luit une lueur : Dieu a mis dans le cœur de l’homme la pensée de l’éternité (3.11).

A la suite de l’Ecclésiaste, nous devrions, nous aussi, reconnaître que nous ne trouvons pas la satisfaction profonde, dans un monde sans Dieu. Cette pensée, au cœur même de notre insatisfaction et face à notre propre fragilité, devrait nous pousser à le rechercher. L’Ecclésiaste va même plus loin. Il nous dit qu’être rempli de respect pour Dieu et lui obéir, c’est là tout l’homme (12.13-14).

Cette attitude nous amène à une lecture différente de nos circonstances de vie. Par exemple, nous recevons comme venant de Dieu tous les plaisirs légitimes de la vie : les délices de la table, la satisfaction du travail accompli, l’amour conjugal ! Nous faisons de ces plaisirs un usage équilibré, dans la joie et la reconnaissance.
Mais que faire du découragement ? Comment réagir lorsque l’incertitude nous angoisse ? Je démissionne si vite ! La difficulté à tendance à me rendre cynique. Selon l’Ecclésiaste, reconnaître Dieu change aussi nos réactions...
Face aux découragements qui nous démobilisent, il nous exhorte à placer notre confiance en Dieu et à agir : " Dès le matin, répands ta semence et, jusqu’au soir, n’accorde pas de repos à ta main, car tu ne sais pas ce qui va réussir " (11.6).

Ainsi, la conscience de vivre une situation injuste, dans un monde qui ne tourne pas rond, pousse les uns au désespoir, les autres au laisser aller. Pour nous, chrétiens, cette situation nous pousse à nous confier en Dieu et à entreprendre. Tout du moins, j’aimerais, par la grâce de Dieu, être davantage parmi les gens de cette trempe là.

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