Un de perdu, dix de retrouvés!

Un de perdu, dix de retrouvés!

Les grands-mamans brandissent souvent cette consolation quand leur petite fille est en larmes. Ça sonne bien, mais quand on vient de perdre le numéro «un», on a beaucoup de peine à penser aux dix autres qui suivent. C’est vrai en amour, mais c’est vrai aussi pour toutes sortes d’autres choses. Je me souviens d’une de mes plus cuisantes déceptions. J’avais une dizaine d’années et mes parents avaient décidé de nous emmener en Angleterre. Le grand événement de ma vie se profilait à l’horizon : j’allais monter sur un Ferry pour traverser la manche. Pour la première fois, j’allais monter sur un gros bateau. Durant des semaines, j’avais rêvé ce moment, je fermais les yeux et j’imaginais. Pendant le voyage en auto, je décomptais les kilomètres, le compte à rebours était lancé. Arrivés à Calais, Il était LÀ, énorme, trônant le long du quai, noir, majestueux, impressionnant, sentant la brise du grand large. Les camions et les autos montaient à bord dans un fracas de tôles. Mon père alla au guichet pour payer la traversée, je ne tenais plus en place. Quelques minutes plus tard, il revint en faisant la moue : « désolé les filles, ce n’est pas pour cette fois-ci ! ».

Des enfants nous faisaient "coucou" par la vitre des autos qui embarquaient, et les mouettes se moquaient de moi. La rage me montait aux joues ! Argh !!!!! Pour des raisons maîtrisées seules par le chef de famille, mon rêve partait en fumée. Je remontai en voiture, la mine basse, et la rage au creux de l’estomac. Le voyage avait perdu tout son intérêt, je haussais les épaules à tout bout de champ, j’étais maussade et même si on m’avait promis la lune ça ne m’intéressait plus du tout. A quoi bon ? Moi, je voulais monter sur le gros bateau noir de la Sealink, un point c’est tout! Le lendemain, nous avons finalement embarqué plus loin sur la côte, dans un autre port….sur un bateau plus gros et plus beau, un vrai bateau de croisière rouge et blanc, avec des chaises longues sur le pont pour profiter du large.


Quand on attend avec avidité et passion un événement, une rencontre, une bénédiction, et que cela ne vient pas, ou pire, qu’elle nous passe sous le nez à un cheveu, la déception peut être tellement aveuglante, que l’on devient incapable de voir les bonnes choses qui vont suivre. Une porte se ferme, et c’est la catastrophe, on en veut au Seigneur de notre « mauvaise fortune », on est tellement sûr de savoir ce qui est le mieux pour nous, qu’on en ferait presque la morale à Dieu! Mais notre Père prend soin de nous avec perfection. Si la porte se ferme, c’est qu’il y en a une autre plus belle derrière et qui sera bien meilleure pour notre vie. Lorsque la déception nous abat, il faut toujours se souvenir que nous avons un Père qui voit loin, qui connaît les implications de toutes choses, et surtout qui veut le meilleur pour nos vies. Alors oublions le choix numéro « un » et attendons avec joie les «dix autres» qui suivent.

 

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