Prendre du recul?

Prendre du recul?

J’ai des souvenirs terribles des fins de courses quand je faisais de l’athlétisme à l’école. Au début, tout allait bien, je cavalais à grandes enjambées en tête du peloton, mais aux trois quarts de la course, les choses se gâtaient : mes pieds brûlaient, mes mollets étaient transpercés de douleurs, j’avais l’impression que mes jambes pesaient dix tonnes, et je voyais, dépitée, mes concurrentes me passer devant le nez. Les jeunes spectateurs nous applaudissaient, oisifs, affalés sur le talus, sirotant leur canette de Pepsi. La course n’en finissait pas, la ligne d’arrivée n’était toujours pas en vue. Ma tête bourdonnait, et au comble de l’épuisement, je n’avais qu’une envie : me laisser tomber dans l’herbe, les joues cramoisies, et rester là allongée «jusqu’à ce que mort s’ensuive ».


Servir Dieu est fatigant... glorieux, gratifiant, bénissant, tout ce que vous voulez, mais fatigant. La responsabilité est lourde, le combat est permanent, la barre d’excellence est placée haut, et là aussi, au comble de l’effort, il est tentant de se « jeter dans l’herbe » en lâchant tout, pendant que les autres poursuivent leur course.
Je lisais l’histoire du prophète Elie, et je le voyais aussi « caracoler en tête », nourri par les corbeaux à Kerith, ramenant à la vie le fils de la veuve de Sarepta, tenant tête courageusement à Achab(*). Quel serviteur ! Quel modèle ! Combattre le combat de la foi avec une telle obéissance et un tel courage ! Ce devait être glorieux ...mais épuisant. C’est alors que la goutte d’eau  a fait déborder le vase : les menaces de mort de Jézabel. Elie n’a plus envie de se battre, il est épuisé et cette fois-ci, il ne fait plus face. Il s’enfuit tout seul au désert, fatigué, dégoûté, apeuré. Il envoie tout balader : «C’est assez Eternel, prends mon âme, je ne suis pas meilleur que mes pères».1 Rois 19 :4


Avez-vous déjà eu envie de tout lâcher ? Même le plus vaillant des combattants a besoin de temps en temps de se reposer, sinon, un jour ou l’autre, il tombe à terre sans pouvoir se relever. Quel que soit notre service, il faut savoir prendre des temps de récupération, des temps où l’on court peut-être un peu moins vite, mais où le Seigneur a l'occasion de nous restaurer et de nous redonner un second souffle. Cependant il y a un piège dans lequel il ne faut pas tomber : c’est de dire «je vais prendre du recul». «Prendre du recul», c’est l’expression cauchemar de nos pasteurs, car c’est synonyme de «Continuez tout seul, moi je vous lâche». Si on lâche tout d’un seul coup, il sera difficile de redémarrer, voire impossible. Il vaut mieux ralentir le rythme, tout en continuant à servir tranquillement, et se restaurer. Le Seigneur n’est pas un esclavagiste, c’est un bon Maître attentionné, et il veut nous restaurer, renouveler nos forces pendant la marche, pour que nous puissions continuer notre vie de service avec fraîcheur. Une servante épuisée et vidée n’est plus bonne à grand-chose, alors si vous vous sentez prête à tout envoyer balader, arrêtez de courir dans tous les sens. Prenez ce temps pour vous laisser restaurer, et entendez le Seigneur vous murmurer à l’oreille : «Lève-toi et mange, car le chemin est trop long pour toi» 1Rois 19 :7)

(*) 1Rois 17-18-19

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2 commentaires
  • Marie Blanche Il y a 10 années, 11 mois

    alleluia. et le passage qui dit :"maudit sois quiconque enlève son épé du carnage" ??
  • yamdjow Il y a 12 années, 9 mois

    Que DIEU te bénisse servante de DIEU pour ce message édifiant car je me retrouve et je saisi cet espoir de restauration et de fortification par mon PERE CELESTE dans le nom de JESUS mon SEIGNEURet SAUVEUR.